29 mars 2022

 

Nicolas Deltour
Head of Investment Strategy

 

Garder la tête froide, cela vaut aussi quand tout va bien (ou presque)


Il y a déjà un mois, nous avions publié un premier commentaire sur le conflit en Ukraine, et ses impacts sur les investissements.


L’essentiel du message de l’époque : garder la tête froide, ne pas céder à la panique, se fier avant tout à son profil d’investisseur et son horizon d’investissement plutôt qu’à l’humeur du moment.


Un mois plus tard, force est de constater que les investisseurs belges sont effet restés calmes, n’ont pas cédé à la panique et ont gardé le cap. L’évolution du marché leur donne raison : la plupart des indices sont à l’équilibre, voire encourageants depuis le 24 février, date de début du conflit.


Et voilà que ce mardi 29 mars, une annonce perturbe à nouveau les bourses. Potentiellement positive cette fois. On n’en est pas encore tout à fait au stade de l’euphorie. Mais il règne comme un sentiment de soulagement sur les places boursières.


La presse spécialisée en fait ses titres : pour la première fois en un mois, une avancée substantielle est peut-être sur le point d’opérer. La Russie annonce vouloir « radicalement réduire son activité militaire » à l’occasion de pourparlers entre les deux parties, à Istanbul.


Il n’en fallait pas plus pour que le Brent (le cours du pétrole) baisse, comme d’ailleurs les équipementiers militaires, et que les actions plus « classiques » remontent, aux quatre coins de l’Europe.


Mais à nouveau, plus que jamais, les investisseurs seront bien avisés de garder la tête froide. L’inflation est toujours là. Les réactions des Banques Centrales restent moins accommodantes, et ce ne serait pas la première fois que la Russie fasse marche arrière.



En conséquence, certains rappels semblent s’imposer :

  • Le profil d’investisseur et l’horizon restent les maîtres-mots ; le « market timing » pur est souvent inopérant. « Timing doesn’t work. Time does ».
  • Les taux réels restent historiquement bas, et risquent de remonter ; ce qui pourrait plaider en défaveur des obligations en général.
  • L’inflation reste un défi ; il est possible de s’en prémunir en partie par une exposition à certaines actions, à travers des stratégies investies dans des sociétés présentant un pouvoir de fixation des prix, le fameux ‘pricing power’. Ces sociétés sont potentiellement capables de répercuter leurs coûts, et ainsi protéger leurs marges.
  • La zone émergente, dans laquelle Russie et Ukraine ne représentent pas de pondération matérielle, est moins exposée aux conséquences du conflit, et pourrait bénéficier des initiatives de relance chinoises.
  • La volatilité pose moins problème avec la diversification, l’étalement de ses opérations dans le temps, les solutions à volatilité modérée, les produits à protection totale ou partielle.
  • Enfin, et c’est sans doute le plus important : dans une perspective plus long terme, les mégatendances restent fortes ; elles ne se sont pas arrêtées pendant la pandémie ni le conflit ; certaines d’entre elles en sont même ressorties encore plus puissantes.

Garder le cap. Voilà donc le message du moment. Il était valable lors des phases de stress, et doit le rester dans les phases d’euphorie, ou de soulagement.

"Timing doesn’t work. Time does."

 

Ce document, rédigé et publié par Belfius Banque, donne la vision de Belfius Banque sur les marchés financiers. Il ne contient pas de conseil en investissement personnalisé, pas de recommandation d’investissement, ni de recherche indépendante en matière d’investissement. Si vous êtes à la recherche de conseils en investissement personnalisés, vous pouvez vous adresser à votre conseiller financier qui se fera un plaisir d’examiner avec vous les effets éventuels de cette vision sur votre portefeuille d’investissements personnel. Les chiffres mentionnés sont des instantanés et sont susceptibles d’évoluer.

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