Postes vacants record mais refus des Américains de travailler

5 juillet 2021

Frank Maet
Senior Macro Economist @Belfius


Véronique Goossens
Chief Economist @Belfius

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  • Après deux mois décevants, la croissance de l’emploi aux États-Unis s’est accélérée en juin après la réouverture de l’économie. Pourtant, des millions d’Américains restent sans emploi.
  • 26 États ont supprimé les aides au chômage afin d’inciter d’avantage d’Américains à solliciter pour les postes vacants.
  • La pénurie sur le marché du travail et la hausse des salaires sont temporaires selo

Aux États-Unis, le marché du travail a terminé le deuxième trimestre sur une embellie. Après deux mois décevants, la croissance de l’emploi s’est accélérée, avec 850.000 postes créés en juin. Cette création d’emplois concerne surtout les secteurs qui tirent parti de la réouverture de l’économie américaine tels que l’horeca et le secteur des voyages. Le nombre d’emplois a également augmenté dans l’enseignement et le secteur public.

De plus en plus d’entreprises éprouvent toutefois des difficultés à combler le nombre record de postes vacants. Cette situation est frappante car les États-Unis comptent 6,7 millions de travailleurs en moins qu’avant le début de la crise sanitaire. L’aide hebdomadaire de 300 dollars allouée aux chômeurs afin d’adoucir les effets de la crise du Covid-19, est pointée du doigt en particulier. Au moins 26 États mettront fin à cette allocation avant l’échéance prévue du 6 septembre, dans l’espoir d’attirer plus d’Américains sur le marché du travail. À partir de l’automne, les écoles réouvriront également, ce qui permettra à plus de parents de reprendre pleinement le travail.

Pour autant, certains observateurs craignent que cette pénurie de personnel dure pendant longtemps encore. Durant la pandémie, un nombre d’Américains plus élevé que d’habitude a pris sa retraite. Par ailleurs, le risque augmente qu’un nombre croissant de chômeurs de longue durée restent sur la touche par manque de compétences adéquates.

Les entrepreneurs s’attendent à ce que la ‘guerre des talents’ dure encore un certain temps et tentent d’attirer la population active avec des bonus, des avantages supplémentaires et des salaires plus élevés. En juin, les salaires ont augmenté de 0,3 % sur une base mensuelle après une progression de 0,4 % en mai. Il n’y a pas de lieu de paniquer mais plus la pénurie de travailleurs durera, plus le risque est grand qu’une forte croissance des salaires réveille l’inflation.



C’est pourquoi les chiffres du marché du travail ont retenu toute l’attention des investisseurs. Ces statistiques inciteront-elles la Réserve fédérale à durcir sa politique monétaire plus tôt que prévu ? La réponse à cette question est non. La Fed ne s’inquiète pas de la pression haussière sur les salaires car celle-ci est passagère selon les responsables de la politique monétaire. Le marché du travail aux États-Unis se porte mieux qu’en avril et mai mais la reprise reste plus faible qu’espéré en début d’année. .


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