Nicolas Deltour
Head of Investment Strategy
Philippe Evrard
Investment Strategy
15 février 2023
Nicolas Deltour
Head of Investment Strategy
Philippe Evrard
Investment Strategy
À l’occasion de la journée mondiale contre le cancer du 4 février, force est de constater que, malgré les nombreux progrès thérapeutiques réalisés ces dernières années, la maladie est encore une des principales causes de décès prématuré en Belgique et qu’1 homme sur 3 et 1 femme sur 4 se feront diagnostiquer un cancer avant l'âge de 75 ans1. Malgré ce constat qui fait froid dans le dos, le domaine domaine de l’oncologie offre de belles perspectives :
Les chercheurs ne baissent pas les bras et ont déjà gagné de nombreuses victoires face au cancer. Partout dans le monde, le taux de survie progresse. À la fin des années 60, moins de 40% des malades, tous cancers confondus, pouvaient espérer survivre 5 ans ou plus. Aujourd'hui, 70% sont encore en vie 5 ans après le diagnostic. Et depuis 1960, le risque de décès chez les enfants atteints de cancer a diminué de 75%1!
En Belgique, selon la Fondation contre le Cancer, 185.000 vies ont pu être sauvées depuis 30 ans grâce aux progrès enregistrés.
Grâce aux connaissances scientifiques sans cesse croissantes sur le fonctionnement des cellules cancéreuses, il existe de nombreux nouveaux traitements potentiels qui pourraient améliorer les normes de soins actuelles dans un avenir proche. Le nombre d'essais cliniques lancés en oncologie a plus ou moins doublé au cours des dix dernières années, pour atteindre un niveau historique de 1 600 études en 2020. Les progrès des essais cliniques conduisent à l'approbation de dizaines de nouveaux traitements uniques chaque année. Parmi les exemples, citons les inhibiteurs d'enzymes hautement ciblés, les immunothérapies par anticorps et les thérapies cellulaires, dans lesquelles les cellules immunitaires du patient sont collectées, modifiées en laboratoire et réinjectées dans l'organisme du patient pour combattre les cellules cancéreuses. De nouvelles classes de produits thérapeutiques, comme les dégradateurs de protéines, apparaissent régulièrement, quiet viennent s'ajouter à la panoplie des traitements déjà approuvés2.
Jusqu'au début des années 1990, les nouveaux traitements s'adressaient essentiellement à de vastes populations de patients. Les cancers étaient traités tant bien que mal par chimiothérapie. Mais depuis, la recherche nous a montré qu'il n'existait pas un cancer unique, mais plusieurs types qui peuvent et doivent être traités avec des médicaments différents. En général en oncologie, certains cancers très rares ne concernent que quelques dizaines de milliers de patients à travers le monde, voire des centaines seulement...
La biotechnologie donne les armes pour les combattre, mais cela veut aussi dire que chaque médicament développé ne pourra être prescrit qu'à un nombre limité de malades. En revanche, les coûts de R&D continuent de croître, donc forcément les prix augmentent dans un marché plus fragmenté. Les négociations entre les autorités de santé et les laboratoires sont essentielles pour réguler les prix, tout comme la compétition intense que se livrent les laboratoires.
De plus, il ne faut pas oublier que ce sont les médicaments sur le marché qui permettent de financer l'innovation de demain. Par ailleurs, lorsque les brevets tombent au bout de 10 à 12 ans après leur autorisation de mise en marché, la concurrence des génériques et des biosimilaires devient très forte et les prix chutent.
Les soins de santé ont cette caractéristique d’être défensifs c’est-à-dire qu’ils fluctuent plus faiblement que la tendance de marché. Quand le marché global baisse, les actions soins de santé baissent plus faiblement. En effet, nous « consommons » des soins de santé quel que soit le climat boursier. Les soins de santé sont également généralement décorrélés des tendances du marché. Il arrive fréquemment que le marché baisse mais que les soins de santé augmentent.
Le graphique ci-joint3 montre les évolutions des indices mondiaux MSCI AC World et MSCI AC World Healthcare. L’année 2022, très difficile pour les marchés mondiaux a par contre montré une certaine résilience des marchés liés aux soins de santé. Par contre, depuis le début de l’année, c’est plutôt l’effet inverse qui se produit.
Quelques éléments de comparaison, entre les performances des deux indices pré-cités :
Les performances passées du secteur des soins de santé n’ont rien à envier au marché global, et même le dépassent sur les durées longues. Cela ne garantit bien évidemment pas des performances futures mais montre en tout cas que ce secteur a donné jusqu’à présent des résultats probants.
Les perspectives du marché de l’oncologie sont importantes : en 2019, il pesait 242 milliards de dollars et il devrait atteindre les 470 milliards en 2024. Le potentiel du secteur reste très fort dans les prochaines années, alimenté par l’innovation constante, les attentes légitimes pour combattre le cancer et les avancées biotechnologiques.
Raison pour laquelle les soins de santé en général, et l’oncologie en particulier, sont une de nos convictions de long terme.
1 Fondation contre le cancer
2 Source : Candriam
3 Source : Refinitv - Note : Les rendements passés, les simulations des rendements passés d'un indice financier ne sont pas des indicateurs fiables des rendements futurs.
Ce document, rédigé et publié par Belfius Banque, donne la vision de Belfius Banque sur les marchés financiers. Il ne contient pas de conseils en investissement personnalisés, pas de recommandations d’investissement, ni de recherche indépendante en matière d’investissement. Si vous voulez des conseils en investissement personnalisés, vous pouvez vous adresser à votre conseiller financier qui se fera un plaisir d’examiner avec vous les effets de cette vision sur votre portefeuille d’investissements personnel. Les chiffres indiqués sont un instantané et sont susceptibles de changer.