19 juillet 2023

Nicolas Deltour

Nicolas Deltour
Head of Investment Strategy

Joeri Meulemans

Joeri Meulemans
Investment Strategy


Les investisseurs comparent souvent les performances de leurs fonds à celles d’autres fonds ou à un indice de référence. Quelle en est l’utilité ?



Investir activement ou passivement


Celui qui souhaite investir dans le marché américain des actions peut se tourner vers un fonds géré activement ou vers un investissement dit passif dans un indice boursier américain.

Le fonds géré activement recherchera les actions les plus intéressantes offrant le potentiel de croissance le plus élevé.

L’investisseur passif qui investit dans l’indice boursier américain par le biais d’un ETF ou tracker optera pour un diversification dans un grand nombre d’actions. Personne ne décide activement d’investir ou non dans certaines actions.

L’objectif du fonds géré activement est de réaliser une meilleure performance que cet indice boursier. Les investisseurs comparent le rendement du fonds géré activement à celui de l’indice boursier. Nous appelons indice boursier le benchmark ou l’indice de référence du fonds géré activement. Si le fonds se comporte mieux que le benchmark, la mission est réussie. Si les investisseurs voient que le benchmark performe mieux que le fonds, ils commenceront à se poser des questions sur leur investissement. Pourquoi garder des investissements dans un fonds dont les performances sont moins bonnes que celles d’un investissement passif bien diversifié ?



La comparaison des rendements à court terme peut donner une image incomplète


Il est logique de comparer les performances d’un fonds à un benchmark. Le problème se pose cependant lorsque l’on regarde comment des fonds peuvent générer une plus-value. Dans un scénario idéal, le fonds obtient chaque année un meilleur résultat que le benchmark. Pour un investisseur, il n’est alors pas difficile de garder ses investissements actifs. Celui qui constate que son fonds géré activement preste moins bien que le benchmark depuis plusieurs années, pourrait décider de se défaire du fonds. La pratique nous montre que ce n’est cependant pas aussi simple.

Une analyse de 5500 fonds gérés activement avec un historique d’au moins 15 ans aux États-Unis, au Canada, au Royaume-Uni, en Europe et en Asie montre ce qui suit :1

  • Les fonds qui se comportent mieux que leur benchmark sur une période de 15 ans connaissent des périodes de 9 à 11 ans où ils prestent moins bien.
  • Les fonds qui se comportent moins bien que leur benchmark sur une période de 15 ans connaissent des périodes de 11 à 12 ans où ils prestent mieux.

L’histoire montre clairement que la comparaison annuelle d’un fonds au benchmark peut entraîner une perte de vue des rendements à long terme. Les fonds les plus performants qui prestent mieux que le benchmark sur une période de 15 ans connaissent de longues périodes de rendements plus faibles. Un investisseur qui se sépare du fonds au moment où ses performances sont en baisse court le risque de passer à côté de rendements plus élevés à long terme.



Même les meilleurs investisseurs au monde connaissent des périodes moins dorées


Lorsque nous examinons 212 des meilleurs investisseurs au monde, nous voyons que eux aussi subissent des déconvenues. En moyenne, ils ont moins bien presté que le benchmark, sur une période de 3 ans, dans environ 22 % des cas.3 Ces investisseurs génèrent cependant en moyenne un rendement supplémentaire annuel de 5 à 15 % par rapport à l’indice boursier, sur une période de plusieurs décennies.3

Les investisseurs qui regarderaient simplement le rendement par rapport à un benchmark sur une période de seulement quelques années ne garderaient peut-être jamais leurs investissements dans les gestionnaires qui, à terme, ont réalisé les meilleurs résultats.



Conclusion


Il est logique de comparer les performances d’un fonds à celles d’un benchmark mais cela comporte des risques. Tant les meilleurs fonds, qui parviennent à réaliser de meilleurs rendements, que les meilleurs investisseurs individuels connaissent des périodes de plusieurs années où les résultats sont relativement moins bons que le benchmark.

Ce n’est pas une bonne idée de décider de se débarrasser d’un fonds après une période de baisse du rendement. D’autres éléments comme la stratégie du fonds, les thèmes d’investissement, le climat boursier, ... doivent être pris en considération. Votre conseiller en investissement Belfius se fera un plaisir de vous aider à prendre les bonnes décisions.




1 Source: Are Relative Performance Measures Useless? | Portfolio Management Research (pm-research.com)
2 Il s’agit d’investisseurs comme Warren Buffett, Joel Greenblatt, Bruce Berkowitz, Walter Schloss,…
3 Source: Vanhaverbeke, F. (2014). Excess returns: A comparative study of the world’s greatest investors. Harriman House Limited.



Ce document, rédigé et publié par Belfius Banque, donne la vision de Belfius Banque sur les marchés financiers. Il ne contient pas de conseil ou de recommandation d’investissement personnalisé(e), ni de recherche indépendante en matière d’investissement. N'hésitez pas à contacter votre conseiller financier si vous désirez recevoir des conseils d’investissement personnalisés. Il se fera un plaisir d’examiner avec vous les conséquences éventuelles de cette vision sur votre portefeuille personnel d’investissements. Les chiffres mentionnés reflètent une situation à un moment donné et sont susceptibles d’être modifiés.