16 octobre 2024

Nicolas Deltour

Nicolas Deltour
Head of Investment Strategy


Philippe Evrard

Philippe Evrard
Investment Strategy

Les chiffres macroéconomiques et les actions des banquiers centraux, il semble que le marché boursier ne s'intéresse qu'à cela. Méfiez-vous des faux-semblants et continuez à regarder la situation dans son ensemble.

Commençons par quelques données récentes en provenance des États-Unis. L'attention des investisseurs est tournée vers la banque centrale américaine. Ils veulent savoir si, quand et de combien de points de base les taux d'intérêt seront abaissés. Les chiffres de l'inflation et de l'emploi peuvent donner une indication.

Jeudi, l'inflation américaine a "baissé ou augmenté" très légèrement, selon le point de vue. L'inflation était de 2,5% en glissement annuel en août et de 2,4% en septembre. Mais les attentes étaient de 2,3%... Pendant un moment, les marchés boursiers ont perdu le fil.

Il semble que la Fed - la banque centrale américaine - se trouve dans une situation inconfortable, prise entre deux feux.

  • l'inflation ne diminue pas aussi rapidement (argument en faveur du maintien des taux d'intérêt actuels)
  • un marché du travail qui se refroidit un peu mais qui reste fort
  • et un consommateur un peu moins confiant dans l'avenir (argument en faveur d'une baisse des taux d'intérêt).

Réponse le 7 novembre. L'indépendance de la Fed est sacro-sainte. Réduire les taux d'intérêt deux jours après l'élection présidentielle américaine pourrait être perçu comme un signal politique et peut-être une raison supplémentaire d'attendre le mois de décembre.

Taux directeurs de la zone euro

La Banque centrale européenne annoncera sa décision jeudi 17 octobre, mais la direction semble plus claire. Nombreux sont ceux - marchés et économistes - qui s'attendent à une baisse du taux d'intérêt directeur de 0,25% à 3,25%. Le gouverneur de la Banque nationale de Belgique, Pierre Wunsch, continue cependant à être plus hésitant. Son argument: l'inflation est encore trop élevée et les tensions géopolitiques pourraient entraîner une nouvelle hausse des coûts de l'énergie.

Réaction exagérée du marché

Nous avons récemment vu les marchés (sur)réagir à la moindre nouvelle économique. Ce fut le cas le 5 août, par exemple, lorsqu'un mauvais rapport sur l'emploi aux États-Unis a fait plonger tous les marchés boursiers, de manière totalement exagérée.

En Chine, les marchés boursiers ont ensuite enregistré de solides gains après que les mesures de soutien monétaire ont alimenté l'intérêt des investisseurs. Certains de ces gains ont déjà été perdus. Ces mesures ne suffiront peut-être pas à inverser la tendance. Il semble peu probable que l'objectif de croissance de 5% soit atteint cette année. Le 12 octobre, le ministre chinois des finances a proposé de nouvelles mesures fiscales, mais les détails concrets sur les montants manquaient.

Les marchés boursiers mettent les incertitudes de côté

Guerre au Moyen-Orient et en Ukraine, élections aux États-Unis, déficits publics importants dans la zone euro et aux États-Unis, conflits commerciaux avec la Chine, catastrophes naturelles... les marchés boursiers s'en soucient peu. L'indice boursier américain S&P 500 continue de battre des records, le dernier datant du vendredi 11 octobre, le 45e déjà de l'année boursière 2024.

A la recherche d'une boussole de marché?

L'indice de surprise économique de Citi (CESI), un outil utilisé par de nombreux investisseurs, mesure la mesure dans laquelle les données économiques réelles diffèrent des attentes des analystes. Plus précisément, il compare les données économiques publiées (telles que la croissance économique, l'inflation, les chiffres de l'emploi, etc.) aux prévisions des analystes pour les mêmes données. Si les chiffres sont meilleurs que prévu, l'indicateur monte.

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Le graphique ci-joint montre l'évolution de l'indicateur CESI au cours de l'année écoulée. Aux États-Unis, le baromètre est positif depuis plusieurs mois, ce qui signifie que les chiffres sont meilleurs que prévu.

Comme pour tout indicateur, les précautions habituelles doivent être observées:

  • pour dépendre de la qualité des prévisions. Des prévisions trop optimistes ou trop pessimistes peuvent fausser les résultats.
  • L'indicateur CESI peut fluctuer considérablement et
  • ne tient pas compte du contexte économique mondial.

Avant de l'utiliser, il est donc important de comprendre ce qu'il signifie et surtout ce qu'il ne signifie pas.

En tant qu'investisseur, il est bien sûr important de se tenir au courant de l'actualité économique et financière. Mais il est tout aussi important de suivre ces informations de manière critique et d'être capable de les replacer dans un contexte global.



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