Nicolas Deltour
Head of Investment Strategy
Robbe Van Hauwermeire
Investment Strategy
14 novembre 2024
Nicolas Deltour
Head of Investment Strategy
Robbe Van Hauwermeire
Investment Strategy
L'élection de Donald Trump à la présidence des États-Unis a dominé le marché au cours de la semaine écoulée. Les politiques pro-croissance attendues de Trump et la perspective d'une réduction des impôts et de la réglementation ont fait grimper en flèche le marché boursier américain. Les régions et les secteurs susceptibles d'être touchés par les droits de douane sont par contre restés à la traîne. Le risque d'une inflation plus élevée, due aux droits de douane sur les importations et aux politiques migratoires strictes, a fait grimper les taux d'intérêt et baisser les prix des obligations.
Bien que les politiques de Trump en faveur de la croissance soient plutôt favorables aux prix du pétrole (plus de croissance entraîne une plus grande demande de pétrole), ceux-ci ont baissé depuis l'élection. La principale raison en est la promesse de produire davantage de pétrole. Pendant sa campagne, Trump a répété à l'envi "drill, baby, drill", un slogan que Sarah Palin et d'autres ont utilisé pendant un certain temps dans les campagnes républicaines. L'allègement de la réglementation, avec, par exemple, la levée des restrictions visant à protéger l'environnement, devrait soutenir davantage la production pétrolière américaine et faire baisser les prix.
En 2018, les États-Unis ont dépassé l'Arabie saoudite en tant que premier producteur de pétrole. Et c'est également sous le président Biden que la production pétrolière américaine a atteint de nouveaux sommets.
L'augmentation de la production pétrolière américaine a considérablement réduit la part de marché de l'OPEP. Dans les années 1970, l'OPEP contrôlait encore environ la moitié de la production de pétrole. À la fin de 2023, cette part sera inférieure à 27%.1 Cette situation a des conséquences majeures sur le marché pétrolier. Lorsque l'OPEP dominait ce marché, elle pouvait facilement manipuler les prix en réduisant la production. Aujourd'hui, c'est beaucoup plus difficile. L'OPEP tente toujours un soutenir des prix en réduisant sa production, mais elle cède ainsi de plus en plus de parts de marché aux États-Unis.
L'OPEP ne peut donc plus réduire indéfiniment sa production pour faire monter les prix. En outre, le coût de production en Arabie saoudite est beaucoup moins élevé qu'aux États-Unis. Ainsi, dans un contexte de forte production mondiale de pétrole à un prix plus bas, c'est surtout l'Arabie saoudite qui pourrait en bénéficier. L'OPEP ne pourrait donc pas exclure de suivre les États-Unis dans une stratégie d'augmentation des volumes.
Un prix du pétrole bas est généralement une bonne nouvelle pour la croissance économique mondiale. En effet, les coûts de production restent relativement bas, ce qui réduit la pression sur les marges des entreprises. La baisse des coûts énergétiques des ménages se traduit également par une augmentation du pouvoir d'achat et un soutien à la consommation.
La baisse du prix du pétrole a également réduit de manière significative le risque de récession. Historiquement, presque toutes les récessions ont été précédées d'une forte hausse des prix du pétrole (à l'exception de 2020, lorsque le COVID a déclenché une crise économique).
La baisse des prix du pétrole pourrait donc soutenir les marchés boursiers mondiaux. Sous Trump, les prix du pétrole pourraient encore baisser. Une baisse des prix du pétrole pourrait en outre compenser une partie de l'impact inflationniste de certaines mesures de Trump, telles que l'augmentation des droits de douane à l'importation et des politiques migratoires strictes.
Ce document, rédigé et publié par Belfius Banque, donne la vision de Belfius Banque sur les marchés financiers. Il ne contient pas de conseil en investissement personnalisé, ni de recommandation d’investissement ou de recherche indépendante en matière d’investissements. Les chiffres cités reflètent une situation à un moment donné et sont susceptibles d’évoluer. N'hésitez pas à contacter votre conseiller financier pour un conseil en investissement personnel qui examinera avec vous les conséquences éventuelles que cette vision peut avoir pour votre portefeuille d'investissement individuel.