19 mars 2025

Nicolas Deltour

Nicolas Deltour
Head of Investment Strategy


Philippe Evrard

Philippe Evrard
Investment Strategy

L’accélération des annonces de tarifs douanier côté américain risque de faire mal à l’ensemble des acteurs économiques et les différents dommages collatéraux semblent difficiles à appréhender. Mais bon nombre d’entreprises européennes ont anticipé cette situation...

Impact sur l’économie américaine

L'Amérique est un importateur net de marchandises. Trump s'efforce d'équilibrer la balance commerciale et souhaite relocaliser davantage de production aux États-Unis. Certaines entreprises américaines paieront le prix fort, tandis que les acteurs non américains pourraient être moins sévèrement touchés que prévu.

Côté US, l’industrie souffre. Si vous taxez l’acier, et les produits semi-finis canadiens ou mexicains, les Ford, General Motors et tous les constructeurs auto au sens large vont le sentir passer dans leur coût total de production. A tel point que l’ISM manufacturier, l’indice de confiance des grands directeurs d’achats de l’industrie américaine, a baissé en février, et même plus que prévu.

Reste à voir dans quelle mesure Trump sera sensible à l'influence de l'augmentation des coûts de production et des droits d'importation sur le pouvoir d'achat des familles. Aux États-Unis, le prix des voitures devrait augmenter sensiblement. Peut-être que Trump procédera alors à des ajustements et que la menace de droits de douane exubérants s'avérera être une tactique de négociation. L'avenir nous le dira.

Et en Europe?

On aurait pu croire que les constructeurs européens – surtout allemands - allaient chuter en bourse et les constructeurs US monter, grâce aux barrières à l’entrée.

Or, depuis le début de l’année, c’est tout le contraire. Depuis le début de l'année, le secteur automobile européen a progressé de 9 % contre une baisse de 37% pour le secteur américain1. En fait, l'ensemble du marché boursier européen surperforme le marché américain en 2025.

Contrairement à ce que Donald Trump affirme actuellement, nous nous doutons qu'il n'est pas ravi de l'évolution actuelle de la bourse et des difficultés que connaît l'industrie américaine.

L'héritage de la mondialisation fait que peu de produits sont encore 100 % européens ou américains. De plus, de nombreuses entreprises utilisent déjà la stratégie: « Think Global, Act local ». Cela signifie des points de production proches des points de distribution et ces entreprises sont à l'abri des droits de douane.

Par exemple, Volvo produit la quasi-totalité de ses produits destinés au marché américain aux États-Unis. Il en va de même pour AB Inbev et Lotus Bakeries. À l'inverse, Apple, qui s'approvisionne en Chine pour la plupart de ses composants, pourrait voir le prix de ses iPhone augmenter jusqu'à 10 %.

Autre exemple dans le secteur de la distribution, l'entreprise américaine Walmart vend un nombre relativement important de produits importés. En revanche, l'entreprise belgo-néerlandaise Ahold Delhaize produit et distribue proportionnellement plus de produits américains aux États-Unis2.

Comment les investisseurs peuvent-ils se protéger contre la guerre commerciale ?

La hausse des marchés boursiers s'élargit. Cela contraste avec l'année 2024, où la hausse était principalement tirée par le secteur technologique américain. Il est important d'investir dans un portefeuille d'actions largement diversifié, tant sur le plan sectoriel (technologie, santé, etc.) que géographique (actions américaines, actions européennes, etc.).

1 Source: Refinitiv – MSCI Automobile Europe & USA au 14-03-2025
2 Source: Refinitiv



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