En 2024, malgré des records atteints par les marchés boursiers, les investisseurs particuliers – souvent appelés «retail investors» ou «mom-and-pop investors» – n’ont pas réussi à obtenir les mêmes performances que l’indice S&P 500. En moyenne, leurs investissements en actions américaines n’ont progressé que de 3,7% sur l’année, ce qui représente la pire performance pour ce type d’investisseurs dans une année où l’indice affiche des performances à deux chiffres (statistiques depuis 2015). Plusieurs raisons expliquent cette sous-performance.
Comme nous le savons, les secteurs financiers et technologiques ont été les grands gagnants de la deuxième moitié de l’année. Pourtant, de nombreux investisseurs particuliers ont évité d’y investir de façon importante, préférant des actions à forte volatilité, souvent associées aux «meme stocks», des titres populaires sur les réseaux sociaux mais très risqués. Ce choix stratégique a freiné leur performance, car ils n’ont pas bénéficié de la forte croissance des actions financières et technologiques.
Début août, une correction des marchés a suscité l’inquiétude de certains investisseurs particuliers, les incitant à vendre leurs actions à des prix relativement bas. Lorsque les marchés ont ensuite rebondi de manière significative, ils ont éprouvé des difficultés à reprendre des positions à des niveaux d’entrée avantageux, manquant ainsi la reprise du marché. Ce type de décision impulsive, motivée par la peur, peut s’avérer coûteux, particulièrement en période de forte volatilité. Au lieu de privilégier les grandes entreprises technologiques comme Nvidia, certains investisseurs particuliers se sont concentrés sur des actions populaires mais davantage sujettes à une forte volatilité. Cette décision les a privés de gains importants sur des actions qui ont pourtant connu une croissance exceptionnelle.
Parallèlement, emportés par une euphorie ambiante, certains investisseurs particuliers se sont tournés vers des stratégies d’investissement complexes et sophistiquées, parfois sans en maîtriser pleinement les risques. Bien que séduisantes, ces approches nécessitent souvent une expérience et une compréhension approfondies des marchés, qui font parfois défaut à ces acteurs non professionnels.
Enfin, un autre facteur majeur est la préférence pour la liquidité. De nombreux investisseurs particuliers préfèrent garder une partie de leurs avoirs en cash, pensant que cela leur offre une certaine sécurité en cas de retournement de marché. Les plateformes de trading «retails» soulignent que cette stratégie est courante même chez les jeunes investisseurs. Avant les élections américaines, environ 42% des investisseurs interrogés avaient l’intention d’augmenter leurs réserves de cash, contre seulement 35% envisageant d’acheter davantage d’actions.
Selon des données de Vanda Research, les tendances montrent que les investisseurs particuliers investissent souvent davantage en début d’année, tandis que les flux diminuent généralement en décembre, surtout lors d’années où les marchés ont montré une faible performance. Concernant 2024, les investisseurs ayant engrangé des profits durant l’année pourraient moins vendre en fin d’année, limitant le «tax-loss selling» (ventes pour des raisons fiscales).
La sous-performance des investisseurs particuliers par rapport au S&P 500 s’explique donc par une combinaison de décisions de gestion mal synchronisées, de stratégies inadaptées et d’une répartition sectorielle qui n’a pas profité des secteurs en forte croissance. De plus, la préférence pour le cash et une tendance à éviter certains secteurs majeurs ont réduit leur capacité à capter la dynamique haussière du marché. Pour ces investisseurs, l’avenir réside dans une meilleure compréhension des choix sectoriels et des tendances de marché, afin de maximiser leurs chances de succès face aux indices de référence comme le S&P 500.