La passion derrière l’esprit d’entreprise de Christophe Wanty

 
 
 

Les gens ont du mal à quitter l’entreprise au moment de la retraite. Ce qui me rend vraiment fier, c’est de mettre 1.500 personnes au travail tous les jours. On a une culture d’entreprise très forte, avec un taux d’emploi important. Chez Wanty, les gens se sentent bien et c’est d’ailleurs une des raisons pour lesquelles nous avons un très faible turn over de notre personnel. Certains travailleurs ont beaucoup de mal à prendre leur retraite. Les gens restent, ils y font carrière. On a même des enfants, des petits-enfants d’anciens ouvriers. À un certain moment, on a eu 15 membres d’une même famille qui travaillaient chez nous!

On essaye d’instaurer un climat familial, convivial, dans la simplicité, que notre personnel se sente bien. Ce que j’aime dans mon travail, c’est rencontrer, partager, échanger. Et fédérer les collaborateurs autour d’un même projet qu’est l’entreprise. Par exemple, régulièrement, on accueille les nouveaux employés du groupe autour d’un repas. C’est ce genre d’initiative qui entraine une proximité très importante et une forte cohésion.

 

Notre métier est un métier de contact.

On dit souvent que les jeunes changent plus souvent d’employeur, mais ce n’est pas le cas chez nous. Dès le moment où les gens se sentent considérés, ils n’ont pas envie de partir. D’ailleurs, avec la crise du Covid, j’ai eu beaucoup de mal à imposer le télétravail. Je dois presque empêcher les collaborateurs de venir travailler. Ils veulent rencontrer leurs collègues, être dans l’ambiance de la boîte. C’est pour moi une belle preuve qu’ils se sentent chez Wanty comme chez eux. En même temps, notre travail est concret. Quand on réussit un chantier, c’est grâce à tout le monde, c’est donc important que les équipes puissent collaborer et échanger en direct.

La priorité est donnée aux travailleurs.

Par rapport à un entrepreneur général qui est un coordinateur de sous-traitants, la différence est que l’on internalise de plus en plus de métiers, que l’on sous-traitait auparavant. C’est ce qui permet la croissance du groupe et la création d’un nombre d’emplois plus important.

Aujourd’hui, nous avons relancé une formation en partenariat avec le Forem pour prendre 20 stagiaires en entreprise n’ayant aucune formation dans le secteur de la construction. On l’a déjà fait avec 10 personnes et on a conclu 7 CDI avec des gens qui n’avaient pas d’emploi. Je serais très fier si, au mois de septembre, on signait 20 CDI avec ces apprentis.

Je suis fier de contribuer à l’essor de ma région.

En tant qu’entrepreneur belge, je trouve qu’il est de mon devoir de participer au développement économique de ma région.

Il y a beaucoup d’entrepreneurs qui, comme moi, sont très attachés à leur région, à leur pays. Les sociétés que nous avons rachetées sont des sociétés familiales wallonnes. Et si elles ne nous avaient pas été cédées, des sociétés étrangères s’en seraient emparées. Souvent, ce qui nous a différenciés lors du rachat des entreprises, c’est que le patron qui vendait sa société voulait qu’elle soit reprise par une entreprise familiale, avec un actionnariat wallon. Et dans toutes ces acquisitions, nous avons chaque fois retrouvé cette culture d’entreprise de proximité, de convivialité.

Quand je vois le tapis rouge que l’on déroule à certains investisseurs étrangers, je pense qu’il faudrait plébisciter davantage ceux qui sont là depuis des années et qui contribuent à créer de l’emploi.

À propos de Christophe Wanty

  • Diplôme d’ingénieur en gestion à Louvain-la-Neuve
  • Rejoint l’entreprise à 24 ans au terme de ses études