On ne sert pas aux femmes d’entreprise la réussite sur un plateau. Femme à la tête d’une société internationale, j’étais une exception. Il ne suffisait pas que je fasse de mon mieux. J’ai dû me battre pour être prise au sérieux. En tant qu’entrepreneure, mais aussi en tant que dirigeante et face aux investisseurs.
J’ai beaucoup appris sur le tas et je veux maintenant inspirer les autres. Parce que les femmes ont la fibre entrepreneuriale dans le sang. Nous sommes orientées solutions et, dans la plupart des cas, c’est nous qui organisons la maison. Pourtant, trop souvent, sur le plan professionnel, nous avons besoin d’être encouragées à développer notre confiance en nous et à revendiquer le premier rôle. Nous pensons que nous devons être parfaites, nous attendons d’être appelées à une promotion. Il est donc essentiel d’avoir des modèles féminins à qui se raccrocher.
Le conseil d’administration d’une entreprise ne doit pas se composer que d’anciens. C’est la diversité qui rend les entreprises plus fortes. Un conseil d’administration dynamique et diversifié est essentiel pour garder la direction d’une société au top.
Or, beaucoup d’entre eux sont encore majoritairement masculins. On peut être fataliste face à cette situation ou tenter d’y remédier. En tant que femme entrepreneur, j’ai choisi de passer à l’action en 2014. J’ai créé une société de chasseurs de têtes pour dirigeants, Stella P. Nous consolidons les entreprises en augmentant la proportion de femmes et de jeunes au sein des conseils d’administration.
Nous devons apprendre à écouter les idées des jeunes et arrêter de tout miser sur l’expérience. La diversité est également indispensable si l’on veut être pertinent dans notre société. Les dirigeants que Stella P a proposés jusqu’à présent sont issus de différents horizons culturels ou sont recrutés à l’étranger. Pour les entreprises qui veulent rayonner à l’international, la diversité est un atout.
En 2016, avec deux autres entrepreneures, j’ai fondé We are Jane. Ce fonds d’investissement entend servir de tremplin aux entreprises dirigées par des femmes. Trop souvent, des entreprises exceptionnelles ne réalisent pas encore suffisamment leur potentiel. Ma mission consiste à encourager les femmes à la tête de ces entreprises à aller de l’avant.
Je suis en quelque sorte une évangéliste. Pendant la crise sanitaire, j’ai interviewé des femmes d’entreprise marquantes du monde entier. J’ai rassemblé ces entretiens dans un ouvrage intitulé «Dream, dare, do.» Le livre met en avant la résilience dont les cheffes d’entreprise ont fait preuve pour aider leur business à traverser la pandémie. C’est incroyable de se rendre compte des obstacles que ces femmes d’Asie et d’Afrique ont franchi pour pouvoir poursuivre leurs activités. Cela ne fait que confirmer ce qu’on sait déjà. Quand on a la passion, on peut tout se permettre..