Un CFO s’occupe surtout de comptabilité et de chiffres, mais il y a en moi une prosélyte qui sommeille. Je veux faire prendre conscience aux gens que leur qualité de vie dépend de la qualité de leur matelas. Je veux leur offrir un meilleur confort nocturne et améliorer leur état de santé grâce à leur sommeil. Je veux mettre une bonne qualité de sommeil à la portée du plus grand nombre. Et bien sûr, je veux être rentable. Mais faire du profit, c’est pour moi tout à fait faisable en ayant une vision à long terme.
La pérennité passe par la proximité vis-à-vis du client. Notre entreprise estime très important d’être présente au niveau local et d’alléger autant que possible son empreinte écologique.
Les directeurs financiers ont la réputation d’être des obsédés des chiffres, mais dans ma fonction, je peux être une source d’inspiration. Bien entendu, mon fonds de commerce, ce sont les données. Mais en discutant avec mes partenaires, mes fournisseurs, ou nos clients, ou en analysant des rapports, j’élargis et je nuance mon point de vue. Dans l’esprit des gens, l’entreprise est gérée par le CEO, mais dans la pratique, nous formons un tandem de choc.
Je suis à l’écoute de tout ce qui se passe au niveau mondial dans le secteur de la literie. Il y a trois ans, j’étais General Manager de notre entité opérationnelle européenne. Mais à travers mon rôle de CFO au niveau du groupe, je peux élargir mes horizons encore plus à l’international.
En Occident, les gens considèrent encore le matelas comme quelque chose de purement fonctionnel. C’est un objet utilitaire, mais auquel nous ne prêtons pas beaucoup attention. Tout au plus, nous testons sa solidité dans la salle d’exposition ou nous nous couchons vite fait sur le côté ou sur le dos. En espérant que nous avons fait le bon choix.
En Inde, en revanche, un matelas est un cadeau de mariage, un présent très particulier. Et cela reste un matelas. Il y a un monde de différence entre ce qui se fait là-bas et ici. Beaucoup de personnes accordent plus d’importance à leur voiture qu’à leur matelas. Pourtant, nous ne restons peut-être qu’une heure par jour tout au plus dans notre voiture, alors que nous passons un tiers de notre vie allongés sur un matelas. Les personnes qui se respectent devraient choisir un bon matelas. Ne dit-on pas ‘Comme on fait son lit, on se couche’?
95% de notre activité consiste à produire des coutils et des housses pour matelas. Notre portefeuille clients compte les plus grandes marques de matelas au monde.
Choisir un matelas, c’est avant tout une émotion. Le succès d’un matelas sur le marché est en grande partie lié à son aspect. Lorsqu’on achète un matelas, on ne prend généralement pas suffisamment de temps pour le tester. On choisit souvent avec les yeux. Inconsciemment, nous aurons un ressenti différent devant un matelas gris clair par rapport à un beau matelas blanc. Et qui fait le plus souvent ce choix dans le showroom? C’est la femme.
Chaque année, nous sortons deux collections. Pour ce faire, nous restons à l’affût des tendances de la mode partout dans le monde et veillons à ce que le design et les couleurs répondent aux besoins particuliers de certains marchés. Par exemple, les Scandinaves choisiront un matelas au style sobre et minimaliste, alors que les pays du Sud préféreront les couleurs et les designs plus flashy. Les goûts et les couleurs, ça ne se discute pas.
Bien que nous soyons présents internationalement et que l’entreprise compte plus de 4.000 employés, le grand public ne sait pas vraiment que nous sommes le numéro un sur le marché. Les Flandriens sont modestes, mais c’est tout à notre honneur, il me semble.