Une crise comme celle que nous connaissons aujourd’hui est l’occasion de réfléchir à son avenir ainsi qu’à celui de ses proches, et notamment de prendre certaines dispositions en matière de patrimoine. Quelles mesures spéciales ont-elles été prises pendant le confinement par nos gouvernements et quels instruments de planification successorales pouvez-vous encore mettre en place afin de sécuriser vos biens? Petit tour d’horizon.
Vous venez de perdre un proche?
Diverses mesures de soutien en matière fiscale ont été mises en place en faveur des héritiers.
En principe, le délai pour le dépôt de la déclaration de succession est de 4 mois après le jour du décès si celui-ci est survenu en Belgique (5 mois si le décès est survenu dans un autre pays européen et de 6 mois en dehors de l'Europe). Et le paiement des droits de succession doit être effectué au plus tard 2 mois après l’expiration du délai de déclaration, soit maximum 6 mois après le décès.
En vertu du Covid-19, la Région de Bruxelles-Capitale et la Région wallonne ont accordé une période de tolérance pour le dépôt des déclarations et le paiement des droits de succession, soit une prolongation maximale de 4 mois à condition que le délai légal pour la déclaration expirait dans la période du 16 mars au 30 juin 2020, et ce, sans majoration d’impôt pour dépassement du délai initial. La Région flamande, de son côté, a accordé une période de tolérance de 2 mois pour le dépôt des déclarations si le délai légal pour la déclaration expirait dans la période du 13 mars au 30 septembre 2020.
Toujours dans le cadre d’une succession, les héritiers doivent déclarer à l’administration fiscale la liste des actifs du défunt, et notamment les titres. Ceux-ci devront être déclarés selon leur valeur boursière. En raison de la fluctuation des cours de bourse, la loi permet de choisir la valeur boursière à la date du décès, à la même date un mois ou deux mois après le décès. Dans ce cadre, la Région flamande a temporairement élargi l’évaluation des titres cotés en Bourse à 3 mois après le décès.
Certaines mesures ont également été prises en matière de droits d’enregistrement à Bruxelles et en Flandre, notamment la prolongation des délais liés à la réduction ou à la récupération partielle des droits d'enregistrement.
Les études notariales se sont adaptées aux nouvelles règles liées au Covid-19.
Les études notariales sont restées ouvertes pendant le confinement, en limitant cependant un maximum les contacts physiques. Les notaires ont principalement travaillé de manière digitale et par téléphone.
Depuis le 4 mai, il est également possible de passer un acte sans se déplacer grâce à un nouvel outil: la procuration digitale. Très pratique, elle vous permet de passer un acte en restant chez vous, en donnant tout simplement une procuration authentique à une personne de confiance ou à un collaborateur notarial par vidéoconférence. Celui-ci peut ainsi signer un acte en votre nom. N’hésitez pas à vous renseigner sur cette possibilité auprès de votre notaire.
La procuration digitale est actuellement totalement gratuite.
Le service des Bureaux de Sécurité juridique (anciennement «bureaux d’enregistrement») est à nouveau ouvert.
Au début de la crise, le SPF Finances avait annoncé que ses centres d’information et ses bureaux resteraient fermés au public. Les bureaux de Sécurité juridique n’étaient plus accessibles. 11 centres d’information ont cependant rouvert depuis le 15 juillet 2020, ainsi que les 2 bureaux d’Eupen, afin de pouvoir servir les citoyens germanophones. Ceux-ci ne travaillent cependant que sur rendez-vous.
Il est donc de nouveau possible de se rendre sur place, en respectant certaines règles, pour faire enregistrer un don bancaire.