De nombreux investisseurs considèrent les obligations d’État comme une valeur refuge dans leur portefeuille. Cependant, la santé fiscale peut être fort différente d’un pays à l’autre. En outre, les dettes publiques ont augmenté dans le monde entier depuis la pandémie.

Les obligations d'État sont-elles sans risque?


Lors de la création de la zone euro en 1999, le marché tablait sur un risque uniforme pour l’ensemble des États membres. Le taux allemand a été considéré comme ‘sans risque’ et le taux des autres États membres était plus élevé de quelque 0,1% (Pays-Bas, France) à 0,3% (Italie)1. Les différentiels de taux entre les différents États membres étaient donc limités et fluctuaient, en outre, assez peu.


La crise de l’euro en 2009 a mis fin à cette situation. La Grèce n’a plus été capable de rembourser ses dettes, ce qui a entraîné l’effondrement du cours des obligations d'État grecques. Le marché a alors compris que le risque lié aux obligations des divers États membres différait d’un État à l’autre, ce qui a fait grimper les taux des pays plus endettés.


Autonomie monétaire


L’augmentation des dettes publiques (par rapport au produit intérieur brut) ne se limite pas aux pays européens. L’endettement du Japon et des États-Unis, par exemple, a progressé plus fortement que dans la zone euro.


Graphique: Évolution des dettes publiques par rapport au produit intérieur brut


MMI Grafiek: Évolution des dettes publiques par rapport au produit intérieur brut


La situation des pays de la zone euro est unique. Lors de la création de l’union monétaire, l’ensemble des États membres ont renoncé à l’autonomie de leur politique monétaire. Ils disposent ainsi de moins de possibilités de faire face à leur propre situation fiscale, car la Banque centrale européenne (BCE) fixe le taux directeur pour l’ensemble de l’union. Une dévaluation de sa ‘propre’ monnaie n’est plus possible.


Si le marché s’inquiète de la solidité financière d’un État membre, les taux peuvent grimper fortement. C'était, par exemple, le cas en Belgique en 2011. Jusqu’à la mi-2011, le différentiel de taux avoisinait 0,3% pour déjà atteindre 1,75% à la fin novembre 2011. En cause? Les négociations gouvernementales en cours depuis plus d’un an. Un gouvernement a fini par être formé le 6 décembre 2011 sous la pression des marchés. Pour les pays de la zone euro, mieux vaut donc ne pas tomber dans le collimateur du marché obligataire.

Forte baisse des primes de risque


Le graphique ci-dessous illustre la prime de risque des obligations d'État à dix ans émises par les divers pays européens. Cette prime de risque est le rendement supplémentaire par rapport à une obligation d’État allemande. Le taux allemand est actuellement considéré par les marchés financiers comme un taux sans risque.


Nous remarquons que les primes de risque suivent une tendance baissière depuis quelques années déjà. À juste titre, en partie. La situation fiscale de la Grèce, par exemple, s’est ainsi sensiblement améliorée ces dernières années. Mais on ne peut pas en dire autant de tous les États membres. En Italie, par exemple, l’endettement a considérablement augmenté depuis 2011. La baisse générale des primes de risque des obligations d'État européennes peut également révéler un certain laxisme du marché.


MMI Grafiek: 10-year governement bond spreads


Les rendements du passé ne constituent pas un indicateur fiable des rendements futurs


Stratégie obligataire


La prime de risque moyenne des obligations d'État européennes est historiquement faible. Pourtant, la situation fiscale de nombreux pays européens s’est détériorée depuis la pandémie. Nous pensons dès lors que les investisseurs sont trop peu rémunérés pour le risque pris. Nous privilégions par conséquent les obligations d’entreprise dont le rapport risque-rendement est plus équilibré.


Celui qui investit dans des obligations d’État a tout intérêt à répartir ses investissements entre plusieurs pays. À l’image d’un portefeuille d’actions bien pensé, un portefeuille obligataire équilibré doit être suffisamment diversifié.



1Source: Refinitiv – À l’exception de la Grèce. Lors de la création de la zone euro, le taux d’une obligation d’État grecque était supérieur de 2,5% au taux allemand. Pour chuter les années suivantes et atteindre un différentiel de seulement 0,1% en janvier 2005.




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