Les deux camps auraient tout intérêt à trouver une solution car l’économie tant américaine que chinoise a déjà fortement pâti du conflit. En Chine, le gouvernement a adopté des mesures pour soutenir l’économie après la croissance décevante enregistrée au premier semestre 2019. Les analystes craignent que les entreprises publiques chinoises et les pouvoirs locaux soient de ce fait confrontés à un endettement trop élevé, avec tous les risques que cela comporte.
Aux USA, la confiance des consommateurs se maintient à un niveau élevé à la suite du taux de chômage le plus bas depuis 1969. Mais les problèmes commerciaux mettent à mal la confiance des entreprises américaines. La production industrielle était au point mort en été et les attentes de croissance bénéficiaire en 2019 ont été revues à la baisse, passant de 4,6 % en juin à 1,7 % en septembre. Le déficit commercial que les USA ont avec la Chine s’est à nouveau aggravé cette année, alors que Trump avait promis que sa politique plus stricte permettrait de le réduire.
L'impact économique du conflit commercial entre les USA et la Chine ne se limite évidemment pas à ces deux pays. Dans la zone euro, le champion des exportations, l’Allemagne, est la principale victime du ralentissement du commerce mondial. Parmi les pays du G7, c’est l’Allemagne qui accuse la plus forte baisse de sa croissance en 2019. L’accroissement du PIB est tombé de 2,3 % début 2018 à 0,4 % au deuxième trimestre de cette année, avec peu d’espoir d’une amélioration pour le second semestre. Le ralentissement de la croissance est moins marqué en Belgique mais l'importance considérable des exportations pour notre économie la rend d'autant plus vulnérable.