Bonne nouvelle pour la zone euro. L’économie allemande ne s’est pas contractée. La moins bonne nouvelle est que le gouvernement allemand risque de ne pas être à présent enclin à dépenser davantage pour accélérer l’économie. Et c’est précisément ce qui peut donner un coup de pouce à l’économie européenne.
Contre toute attente, l’économie allemande est parvenue à éviter de justesse une récession au troisième trimestre. La définition courante d’une récession est un recul de l’économie pendant deux trimestres consécutifs. Après la croissance négative (-0,2%) au deuxième trimestre, la plus grande économie d’Europe semblait de nouveau s’acheminer vers un ralentissement au troisième trimestre, mais ce fléchissement s’est au contraire mué en croissance de 0,1%. Sur une base annuelle, l’économie allemande progresse de 0,5%. Les consommateurs dépensent davantage et les dépenses des pouvoirs publics allemands apportent une contribution positive, mais les entreprises investissent moins dans les machines.
Le taux de croissance positif au troisième trimestre est une bonne surprise, mais l’économie allemande reste vulnérable. En octobre, le gouvernement a encore revu à la baisse les perspectives de croissance pour cette année à 0,5% et de 1,5% à 1,0% pour 2020. C’est surtout l’industrie qui pâtit du ralentissement de l’économie mondiale. Le conflit commercial entre la Chine et les États-Unis entraîne une diminution de la demande de l’économie chinoise, un débouché important pour les machines et autres biens industriels en provenance d’Allemagne. S’y ajoute la menace des taxes américaines à l’importation pour l’industrie automobile allemande (voir: ‘Les constructeurs automobiles retiennent leur souffle’).