La Fed a maintenu ses taux inchangés mercredi et prévoit une politique monétaire stable en 2020. Le communiqué de Presse qualifie la politique monétaire « d’appropriée », dans un contexte de croissance « modérée » et d’un marché d’emploi « robuste ». Après avoir généreusement contenté le marché en 2019, le ton est donc donné pour 2020 : la chute vertigineuse des taux enregistrée cette année n’est en principe plus à l’agenda aux US, et ce faisant en Europe non plus. Le moteur principal des taux européens en 2019 s’est en effet révélé être la politique monétaire américaine.
Contre toute attente, la Federal Reserve a échafaudé un volte-face début d’année dont l’ampleur et la rapidité auront le mérite de défier les annales. Après un cycle de 8 hausses de taux en 2 ans, la Fed a réagi aux signes de ralentissement manufacturier en livrant 3 baisses consécutives. Et le marché apprécié ! Contre vent et marée (dont, accessoirement, une récession manufacturière, une guerre commerciale et un Président imprévisible) ; les performances boursières se sont nourries de ce cadeau monétaire. Et les taux américains se sont effondrés, entraînant dans leur sillage les taux européens.
Le Président Powell a néanmoins souligné lors de la conférence de Presse que le Comité se maintenait prêt à ajuster sa politique monétaire « en cas d’ajustement matériel de l’économie ». Autrement dit, le scénario de base est celui d’un atterrissage en douceur, et d’une politique monétaire stable. Néanmoins, en cas de nouveaux décrochages du contexte géopolitique et économique, la Fed serait à nouveau prête à baisser ses taux.