Frank Maet
Senior Macro Economist @Belfius
Véronique Goossens
Chief Economist @Belfius
Le rétablissement de la confiance économique progresse parmi les entreprises et consommateurs européens. Mais il reste encore beaucoup de chemin à parcourir pour surmonter le choc encaissé aux mois de mars et d’avril. En juin, le baromètre de la confiance des entreprises de la zone euro s’est hissé jusqu’à 47,5 – son plus haut niveau en quatre mois. La levée progressive des mesures strictes visant à lutter contre le Covid-19 incite à un optimisme prudent, mais pour l’instant, dans la zone euro, l’indice du sentiment reste toujours en-deçà de la barre de 50. Au-dessus de 50, l’économie renoue avec la croissance. En France, on observe une reprise de l’activité industrielle. Les résultats de l’enquête réalisée auprès des entreprises européennes étaient nettement meilleurs que prévu, ce qui suscite un certain optimisme sur les marchés financiers. Ces chiffres apportent de l’eau au moulin des investisseurs en actions, qui espèrent une brève période de récession économique, suivie d'une reprise en « V » plus tard dans l'année.
En juin, la confiance des consommateurs européens reprend également du poil de la bête. Reste à voir toutefois si cela suffira pour garantir une reprise durable des dépenses des ménages. Aujourd’hui, les ménages dépensent davantage parce qu’ils ont consommé moins pendant le lockdown. Mais le risque est réel de voir les ménages rester circonspects, car ils craignent de perdre leur emploi. De plus, la récente résurgence du nombre de contaminations en Allemagne témoigne du risque accru d'une deuxième vague d'infections. Il semble qu’un abandon rapide de toutes les mesures de distanciation sociale dans la zone euro ne soit pas encore à l’ordre du jour.
Étant donné la précarité du sentiment, les mesures de soutien - tant au niveau national qu’au niveau européen – restent l’instrument par excellence pour favoriser la reprise de l’économie. Le fonds de soutien européen de 750 milliards d’euros a reçu un accueil positif, mais il faut encore que les États membres se mettent d’accord sur la répartition de cet argent, et sur les conditions de cette répartition. La semaine dernière, le sommet de l’UE – qui s’est tenu par vidéoconférence – n’a pas permis de grandes avancées. Des divergences d'opinion subsistent entre les pays fiscalement conservateurs, comme les Pays-Bas, et les États membres du Sud, lourdement endettés, qui recevraient la plus grosse part des aides. Les États membres de l’Est formulent également des critiques à l’égard des plans, car à présent, ils craignent de voir augmenter leur contribution en faveur de l’UE. Les 27 chefs de gouvernement se rencontreront à nouveau pour négocier mi-juillet, sous la présidence de l’Allemagne. Les marchés escomptent d’ores et déjà un fonds de soutien économique substantiel.
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