Nicolas Deltour
Head of Investment Strategy
15 décembre 2022
Nicolas Deltour
Head of Investment Strategy
Nous voilà donc au dernier mois d’une année boursière historique, à bien des égards.
Il y a un an d’ici, pas de guerre en Ukraine. Seuls quelques problèmes de luxe, comme la surchauffe de l’emploi américain, des premiers signes d’inflation, quelques premières secousses sur les prix énergétiques. Et des taux toujours extrêmement bas.
Que ce temps paraît bien lointain aujourd’hui.
Tout a changé le 24 février 2022, lors de l’invasion de l’Ukraine. Le catalyseur de plusieurs phénomènes qui pèseront sur toutes les classes d’actifs, durant une bonne partie de l’année.
Du moins dans le monde réel, car, Paradoxalement, les marchés ont plutôt bien résisté dans un premier temps ; le mois de mars fut même plutôt un mois de rebond.
Puis vinrent les chocs énergétiques, inflationnistes, et, en réponse, les sévères mesures des banques centrales. Le tempo de leurs hausses des taux directeurs est inédit.
La suite est connue : une hausse généralisée des courbes de taux américaines et européennes. Une hausse de plusieurs pourcents.
Et qui dit hausse généralisée des taux dit baisse de la valeur actuelle de revenus futurs. En d’autres mots : (presque) tout est condamné à baisser dans un tel contexte. Et c’est ce qui s’est passé cette année ; il n’y avait nulle part où se cacher, à de rares exceptions près.
Et plus l’actif est prometteur, plus la part de revenus futurs lointains est importante dans sa valorisation, et plus l’impact de hausses de taux est douloureux.
Le meilleur exemple : la chute du secteur technologique. Les perspectives à long terme de ce secteurs ne se sont pas dégradées. Au contraire, les nouvelles habitudes de travail et de consommation prises pendant la pandémie, les besoins en digitalisation, en innovations, ont encore enrichi l’avenir de ces sociétés. Et pourtant, leur chute est la plus lourde de tout le paysage boursier.
Dans le marasme boursier de 2022, certains thèmes ou secteurs se sont illustrés par leur résilience.
Les méga-tendances, qui retenaient déjà notre attention avant la pandémie et avant le conflit ukrainien, se sont montrées particulièrement solides à travers ces vents contraires.
La lutte contre le réchauffement climatique, l’économie circulaire, ont connu un parcours moins aléatoire sur les deux dernières années.
Enfin, voire surtout, le secteur de la santé, grâce à son caractère décorrélant et surtout défensif, a constitué un socle de stabilité dans un portefeuille d’actions.
La santé a même permis de générer – et cela peut paraître contre-intuitif en 2022- des performances positives sur l’année, en particulier dans le domaine de la biotechnologie.
Il fait relativement consensus, au vu des récents émois climatiques, énergétiques, des récentes pénuries, de la pandémie, que ces méga-tendances ne sont pas près de s’essouffler.
Les événements récents, et perspectives futures renforcent l’attrait de la révolution industrielle verte (climatique, circulaire, propre) et de la santé, thèmes évoqués plus haut.
La hausse des taux est telle qu’elle rendu beaucoup plus accessible et bon marché le secteur technologique et son futur très prometteur. La croissance de demain est aujourd’hui moins chère. Beaucoup moins chère.
Cette même hausse des taux permet aujourd’hui de ventiler le portefeuille sur un classe d’actifs longtemps oubliée : la classe obligataire. Les rendements potentiels ont connu une ascension fulgurante, redonnant aux obligations toute leur attractivité, et la place qui leur revient dans un portefeuille bien diversifié.
La purge fut douloureuse. Mais, après le déclassement des marchés, sur fonds de hausse fulgurante des taux d’intérêts, de nombreuses valorisations se trouvent assainies. Le fameux « plancher », graal des investisseurs, est par définition difficile à identifier. Mais les ratios sont aujourd’hui objectivement beaucoup plus encourageants.
Le futur est plus clair. Il est moins cher. Et les chemins pour l’atteindre ou le capter sont aujourd’hui beaucoup plus nombreux. De bon augure pour 2023.
Ce document, rédigé et publié par Belfius Banque, donne la vision de Belfius Banque sur les marchés financiers. Il ne contient pas de conseil en investissement personnalisé, pas de recommandation d’investissement, ni de recherche indépendante en matière d’investissement. Si vous êtes à la recherche de conseils en investissement personnalisés, vous pouvez vous adresser à votre conseiller financier qui se fera un plaisir d’examiner avec vous les effets éventuels de cette vision sur votre portefeuille d’investissements personnel. Les chiffres mentionnés sont des instantanés et sont susceptibles d’évoluer.