Nicolas Deltour
Head of Investment Strategy
Frédéric Heirebaudt
Investment Strategy
14 décembre 2023
Nicolas Deltour
Head of Investment Strategy
Frédéric Heirebaudt
Investment Strategy
A l'approche des fêtes, les marchés d’actions semblent avoir commencé le rallye boursier de fin d’année, une période où les cours des actions augmentent souvent de Thanksgiving à fin décembre.
Ce phénomène souvent récurant est un mélange de tendances historiques, de comportement des investisseurs et d’analyses de marchés. Explication. Alors que nous nous dirigeons vers la fin de 2023, un rallye de fin d'année semble en cours, soutenus par des données économiques qui trouvent le bon équilibre, ni trop bonnes ni trop mauvaises.
En effet la diminution de l’inflation et la baisse des taux longs ont joué un rôle important après 3 mois marqués par une correction. (voir : Correction sur les actions: des statistiques encourageantes - Belfius).
L'importance du Rallye de fin d’année qui commence en général à Thanksgiving est soulignée par ses performances potentielles historiques. Statistiquement, la stratégie a montré un succès considérable.
Selon The Stock Trader's Almanach, une publication très suivie par les investisseurs sur les cycles de marchés, le S&P 500 est en hausse 79,45% du temps depuis 1950, lors de ces périodes de rallye, avec un gain moyen de 2,57%.
L'indice Russell 2000 des petites capitalisations montre également des résultats positifs, étant en hausse de 77,27 % du temps depuis 1979 avec un gain moyen de 3,19%.
Les rendements du passé ne constituent pas des indicateurs fiables des rendements futurs.
Si ce rallye était au départ principalement le fait des "Mega caps" du secteur technologique, il est plus largement soutenu par les autres secteurs et les "small caps" sont à présent en pleine remontées également. Le marché d’actions c’est donc élargi ce qui est de bonne augure pour les prochaines semaines.
On remarquera surtout le rétablissement des secteurs sensibles aux taux d’intérêt, en ce sens qu’en marge de la technologique, l’immobilier, les services aux collectivités et autres sont également remontés.
De plus, les secteurs cycliques (Industrials, Consumer Cyclicals) ont entamé également une hausse en dépit des signes indiquant un refroidissement de l’économie aux Etats-Unis et en Europe.
Lorsque la reprise ne se concrétise pas en décembre, le mois de janvier a souvent des rendements potentiels inférieurs par rapport à sa moyenne historique.
Depuis le milieu des années 1990 quand le rallye de fin d’année n'a pas eu lieu, le mois de janvier a connu une baisse dans cinq cas sur six, et l'année complète n'a connu qu'un seul gain significatif, en 2016 !
La hausse de décembre , donne donc souvent le ton au comportement du marché d’actions pour le début d’année.
Le Rallye de fin d’année aussi appelé rallye du père Noël est influencé par une confluence de facteurs.
Peut-être le plus important d’entre eux, mais le plus difficile à mesurer et à vérifier, c'est la vague d'optimisme déclenchée par les fêtes de fin d’année. Cette période, remplie de festivités et d'un sentiment général de bonheur, influence considérablement le comportement des investisseurs. L'ambiance joyeuse et l'optimisme qui règnent conduisent souvent à des achats boursiers.
Ensuite, les considérations fiscales jouent un rôle important aux Etats Unis. L'année touchant à sa fin, les investisseurs se lancent dans une planification fiscale de fin d'année, vendant souvent des actions ou ils perdent de l’argent ceci afin de déclarer des pertes en capital. Ces ventes sont généralement suivies d'une phase de réinvestissement, où l'argent est remis sur le marché, ce qui entraîne une augmentation importante d’achats d'actions et des hausses de prix. Le rééquilibrage des portefeuilles aux USA est un moteur clé du rallye.
La période des fêtes coïncide également avec une réduction des échanges au niveau des volumes, principalement en raison du fait que de nombreux investisseurs institutionnels partent en vacances. Avec moins de transactions, le marché connaît des niveaux d’activité plus faibles. Dans cet environnement, même de petits achats peuvent avoir un impact disproportionné sur les cours des actions. Avec des acteurs institutionnels beaucoup moins actifs, les investisseurs particuliers, qui sont généralement plus optimistes, représentent un poids plus important sur le marché, ce qui influencera davantage sur son orientation.
Un autre facteur positif est l’afflux de primes de fin d’année. Cette période correspond à la publication ou au payement des bonus dont une partie sera souvent investie en bourse.
Enfin il y a un effet « auto réalisateur des prévisions, les tendances historiques jouant eux-mêmes leur rôle. Les investisseurs conscients de cette tendance passée pourraient acheter des actions au cours de cette période en prévision d'une hausse, contribuant ainsi à sa réalisation.
Depuis novembre 2023, la Fed maintient son taux d'intérêt à 5,25-5.5%, indiquant passer d’une approche restrictive à une approche plus accommodante.
De plus, la saison des résultats a été bonnes aux Etats Unis. Comme à l’accoutumée, une grande majorité des entreprises américaines (82%) ont dépassé les attentes. Du côté du pétrole, depuis son record de 95 USD en septembre, le prix du baril de Brent est récemment retombé à un plancher vers 75USD. Cette évolution est surtout à attribuer à la crainte d’une contraction de la demande ainsi qu’au constat que le conflit israélo-palestinien ne s’est pas étendu à d’autres pays. Toutes ces données sont plutôt favorables et comme nous le faisions remarquer plus haut, la participation du marché s’élargi .
La tendance reste donc bonne mais d’un point de vue technique, le marché est résolument suracheté à court terme après le rallye explosif qui s’est amorcé début novembre. Une question importante sera de savoir dans quelle mesure les taux à long terme vont encore baisser dans un avenir proche.
Les méga caps du secteur technologique (les 7 magnifiques) ayant bien prestés, nous voyons peut-être là une opportunité pour les marchés /secteurs à la traîne de rattraper une partie de leur leur retard (Energie Alternative, Biotechnologie par exemple) et pour les obligations de continuer à se redresser.
Source Bank of America
Les rendements du passé ne constituent pas des indicateurs fiables des rendements futurs.
Alors que l'analyse macro, les données fondamentales et l’analyse des tendances sont cruciales pour analyser les décisions d’investissements, comprendre les tendances cycliques comme le rallye de fin d’année peut rajouter de la valeur pour les investisseurs.
Statistiquement significatif depuis plus de 70 ans, ce phénomène démontre le potentiel de la saisonnalité et des cycles qui peuvent influencer la performance du marché.
Comme toujours, nous insistons aussi sur le fait que la performance passée n’est pas un indicateur prouvant les résultats futurs.
Ce document, rédigé et publié par Belfius Banque, donne la vision de Belfius Banque sur les marchés financiers. Il ne contient pas de conseil en investissement personnalisé, pas de recommandation d’investissement, ni de recherche indépendante en matière d’investissement. Si vous êtes à la recherche de conseils en investissement personnalisés, vous pouvez vous adresser à votre conseiller financier qui se fera un plaisir d’examiner avec vous les effets éventuels de cette vision sur votre portefeuille d’investissements personnel. Les chiffres mentionnés sont des instantanés et sont susceptibles d’évoluer.
Les entreprises mentionnées sont citées à titre d'exemple et leur mention ne constitue pas une recommandation d'achat.
Les rendements du passé, les simulations de rendements du passé et les prévisions de rendements futurs d'un instrument financier, d'un indice financier, d'une stratégie ou d’un service d'investissement ne constituent pas des indicateurs fiables des rendements futurs. Les rendements bruts peuvent être influencés par des commissions, frais et autres charges. Les rendements libellés dans une autre devise que celle de l’État de résidence de l’investisseur sont soumis à des fluctuations du cours de change, qui peuvent avoir un impact positif ou négatif sur les plus-values.