21 août 2024

Nicolas Deltour

Nicolas Deltour
Head of Investment Strategy


Philippe Evrard

Philippe Evrard
Investment Strategy

Les résultats trimestriels des entreprises américaines et européennes sont quasi tous connus. Plusieurs enseignements peuvent déjà être tirés.

États-Unis

La saison des résultats présente une performance globalement positive, bien que certains aspects soient mitigés.

79% des entreprises ont battu les attentes et 16% ont communiqué des résultats en-deçà des prévisions.1

Le S&P 500 affiche une croissance des bénéfices d'environ 9,8 % par rapport à l'année précédente, marquant ainsi le taux de croissance le plus élevé depuis le quatrième trimestre 2021. Cette hausse est particulièrement notable dans les secteurs des services de communication, des technologies de l'information, et des services financiers. Toutefois, le secteur des matériaux a connu une baisse de ses bénéfices, ce qui crée une certaine disparité au sein des performances sectorielles.

Malgré des résultats solides, les entreprises du S&P 500 ont rapporté des surprises de bénéfices positives moins marquées que d'habitude, et les marchés ont réagi de manière plus sévère aux déceptions par rapport aux attentes. Les revenus, quant à eux, ont été légèrement au-dessus des prévisions, mais là encore, en deçà des moyennes historiques.

Dans l'ensemble, bien que la saison des résultats indique une certaine solidité économique, elle révèle également des défis sectoriels et un environnement de marché plus exigeant pour les entreprises américaines.

Europe

Les résultats en Europe sont plus contrastés, mais globalement positifs.

54% des entreprises ont battu les attentes et 41% ont raté leur objectif.2

Après cinq trimestres consécutifs de baisse des bénéfices, les entreprises européennes ont finalement enregistré une croissance des bénéfices, avec une augmentation d'environ 4,3% par rapport à l'année précédente. Cependant, malgré cette croissance, plusieurs secteurs ont montré des signes de faiblesse, notamment en raison des préoccupations concernant la consommation et la solidité économique globale.

Plusieurs tendances se sont dégagées:
  • Les entreprises cycliques ont sous-performé par rapport aux actions défensives, les investisseurs anticipant une période de croissance économique plus faible. Les secteurs comme l'automobile et les loisirs, habituellement sensibles aux cycles économiques, ont particulièrement souffert.
  • Le secteur du luxe a été fortement impacté par la faiblesse de la demande en Chine, un marché clé pour les marques haut de gamme. Des entreprises comme Burberry et Swatch ont émis des avertissements sur leurs bénéfices, citant des dépenses de luxe en dessous des niveaux pré-COVID.
  • Les actions des entreprises ayant manqué les attentes ont été sévèrement pénalisées, ce qui souligne un environnement où la prudence domine et où les investisseurs réagissent fortement aux déceptions.

En résumé, même si la croissance est de retour en Europe, elle est fragile et inégale, avec des secteurs comme le luxe et les entreprises cycliques particulièrement vulnérables.

Un contexte économique encore (un peu) fragile

On se souvient qu’il y a deux semaines, les places boursières ont fortement surréagi à la baisse suite à des données économiques un peu plus moroses. Depuis lors, les marchés ont retrouvé un certain dynamisme. Les investisseurs continuent à surréagir pendant cette période estivale aux signaux économiques en s'enthousiasmant bruyamment pour certains chiffres, avant de sombrer dans la déprime pour d'autres données. Mais au final, le scénario préféré du marché est en train de doucement s'imposer. L'économie américaine devrait se comporter convenablement, c’est-à-dire sans trop d’excès à la hausse ni à la baisse. Cela permettrait à la banque centrale américaine de réduire ses taux directeurs à un rythme modéré mais de façon déterminée. Le coût de l'argent va baisser progressivement, ce qui irriguera à nouveau l'économie et permettra de prendre des risques.

Les dernières statistiques macros publiées aux Etats-Unis ont montré que la situation économique reste parfaitement dans la zone acceptable définie par le marché. Les ventes de détail de juillet outre-Atlantique ont été bien plus vigoureuses que prévu. Cette statistique a aussi fait plonger les pronostics de double baisse de taux de la Fed le mois prochain.

Et pour la suite?

Deux événements importants vont avoir lieu d'ici la fin du mois, pour conforter les hypothèses du marché. Le premier est le symposium de Jackson Hole, dans le Wyoming, qui est le rendez-vous annuel des banquiers centraux. Jerome Powell, le patron de la Fed, y prononcera une allocution sur les perspectives économiques vendredi 23 août prochain. De quoi cadrer les attentes du marché sur la politique de taux, avant la décision pivot du 18 septembre.

L'autre rendez-vous a lieu avec Nvidia le 28 août. Des chiffres en ligne avec les attentes (élevées) voire meilleurs que prévu contribueraient à entretenir la belle histoire de la star des marchés et permettraient de justifier les multiples de valorisation élevés de Wall Street.



1Source: Refinitiv au 16/08/2024 – 93% des résultats du S&P500 connus

1Source: Refinitiv au 16/08/2024 – 80% des résultats du Eurostoxx 600 connus



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