L’indice boursier Nasdaq1, qui reprend les 100 plus grandes entreprises technologiques américaines, est en baisse. Depuis le début de cette année (jusqu’au 13 juin), il a perdu 30% de sa valeur. Devons-nous nous en inquiéter? Nous avons posé la question à Johan Van Der Biest, Senior Fund Manager Technology chez notre partenaire chargé de la gestion des fonds, Candriam.

Pourquoi les actions technologiques surtout subissent-elles des pertes boursières cette année?


JVDB: "La hausse des taux exerce actuellement une pression sur tous les secteurs, mais ce sont surtout les actions de croissance qui connaissent des difficultés, et nous les retrouvons précisément dans le secteur technologique. Une hausse des taux rend les dividendes moins intéressants par rapport au rendement des obligations d’État sans risque. En outre, les coûts financiers des entreprises augmentent, ce qui pèse sur leurs bénéfices. Pourtant, ce sont surtout les actions de croissance qui sont sensibles aux taux. Ces entreprises investissent beaucoup et leur valorisation repose en majeure partie sur les bénéfices futurs. Si les analystes ‘intègrent’ un taux d'intérêt plus élevé dans leurs modèles de valorisation, la valeur actuelle des cash-flows futurs diminue. Et cette perte de valeur s’accroît au fur et à mesure que les cash-flows se situent dans un avenir lointain. Il se peut que les analystes revoient leurs objectifs de cours à la baisse. Cela explique pourquoi les actions de croissance enregistrent de plus mauvaises prestations cette année que les actions défensives de l’industrie alimentaire, par exemple."


Les taux vont-ils continuer à augmenter?


JVDB: "Question difficile, car la guerre en Ukraine joue aussi un rôle. Entre-temps, tout le monde connaît la dépendance de l’Europe, et par extension du monde, face à l’Ukraine et à la Russie pour les importations de pétrole, de gaz, de céréales, de nickel... Maintenant que les importations sont compromises, nous assistons à de fortes hausses de prix. Pour lutter contre cette inflation élevée, les banques centrales doivent majorer le taux à un rythme encore totalement impensable voici quelques mois. La hausse des taux rend les investisseurs nerveux: l’économie va-t-elle dès lors ralentir ou même connaître une récession? Les scénarios de stagflation comme dans les années ‘70 refont surface. Un tel scénario nous semble prématuré mais nous ne pouvons pas l’exclure totalement."


Les perspectives pour le secteur technologique restent-elles attrayantes malgré cela?


JVDB: "Outre la situation macroéconomique, nous ne pouvons certainement pas laisser de côté les entreprises et les consommateurs. Nous pouvons déjà tirer une série de conclusions des résultats des entreprises du premier trimestre:

  • Presque toutes les entreprises technologiques sont positivement unanimes à propos de la demande finale de leurs produits et services. En outre, elles ne peuvent souvent pas satisfaire la demande car elles ne disposent pas de tous les composants pour produire leurs produits (cf. problèmes d’offre). Ces commandes constituent un tampon face à un ralentissement possible de la croissance.
  • De nombreuses entreprises IT mentionnent une pression sur leurs marges car tant la main-d'œuvre que les matières premières deviennent plus chères. La plupart des entreprises sont cependant en mesure de répercuter cette hausse de coûts, parfois cependant avec quelques trimestres de retard.

En ce qui concerne la santé des entreprises, nous ne voyons pas de problèmes pour l’instant. C’est finalement aussi la raison pour laquelle les analystes n’ont revu leurs perspectives de bénéfices à la baisse que de façon infime. La récente correction subie par les actions technologiques, après des années de surperformance solide et structurelle, tient actuellement déjà compte de nombreuses informations négatives. Nous commençons dès lors à voir progressivement des niveaux d’achat intéressants pour de nombreuses actions."


On entend de plus en plus parler de ‘métavers’. De quoi s’agit-il?


JVDB : "Un métavers est un réseau en ligne de mondes virtuels tridimensionnels. Il s’agit en réalité de la phase suivante de l’internet: un espace qui mélange le monde physique et digital."


Peut-on dire que cela va devenir une technologie utile? Ou est-ce plutôt un phénomène qui risque de s’éteindre?


JVDB : "Il est trop tôt pour y apporter une réponse fondée, le métavers n’en est encore qu’à ses balbutiements. Je suis toutefois convaincu qu’il s’agit d’une évolution importante, qui pourra changer considérablement notre manière d’interagir. Tant pour les contacts sociaux que professionnels. Beaucoup plus de choses se passeront aussi dans le monde digital: assister à des concerts, visiter des lieux touristiques… Mais cela dépassera également le cadre des loisirs: aujourd’hui, certaines entreprises testent déjà de nouveaux projets dans le monde digital (par exemple: un produit, une usine ou un avion). Elles peuvent ainsi déjà apporter des améliorations avant la mise en production. Le métavers est aussi déjà utilisé dans les universités. Pensez, par exemple, aux formations chirurgicales avec des répliques virtuelles détaillées de véritables patients.
De nombreux investissements sont évidemment nécessaires: dans les centres de données, les connexions Internet rapides, la technologie par caméra, les lunettes RV/RA, la technologie de la blockchain, la sécurité Internet, le métavers stimulera tout le secteur IT car il ne peut exister sans infrastructure avancée."


Une chose est claire: la révolution technologique ne s’arrête jamais. C’est la raison pour laquelle elle reste une conviction à long terme chez Belfius.




1 L’indice boursier Nasdaq a été choisi purement à titre d’exemple. Belfius ne formule dès lors aucun conseil à propos de cet indice.


Découvrez tous les fonds disponibles, dont ceux axés sur le secteur de la technologie


Le présent document a un caractère purement informatif. Son contenu n'ouvre aucun droit. Il ne comporte aucune offre d'achat ou de vente d'un ou plusieurs instruments financiers, ni un conseil d'investissement ou une recommandation d'investissement, ni la confirmation d’une transaction quelconque. Bien que Belfius Banque sélectionne avec soin les données et sources mentionnées dans ce document, des erreurs ou omissions ne peuvent a priori pas être exclues. Belfius ne garantit en aucun cas que les informations figurant dans le présent document sont complètes et décline toute responsabilité au cas où ces informations seraient incorrectes ou incomplètes.
Belfius Banque ne peut être tenue pour responsable de dommages directs ou indirects qui découleraient de l’utilisation du présent document. Les droits de propriété intellectuelle de Belfius Banque doivent être respectés à tout moment. Le contenu du présent document ne peut pas être reproduit sans l’autorisation écrite préalable de Belfius Banque.

Attention: Les résultats du passé, les résultats simulés du passé, ou les prévisions de résultats futurs d’un instrument financier, un indice financier ou un service d'investissement ne constituent pas des indicateurs fiables des résultats futurs. Les résultats bruts peuvent être influencés par des commissions, indemnités et autres charges. Les prestations libellées dans une autre devise que celle du pays de résidence de l’investisseur sont soumises à des fluctuations du cours du change, avec un impact négatif ou positif sur les résultats. Si ce document fait référence à un régime fiscal spécifique, cette information dépend de la situation individuelle de chaque investisseur et celle-ci peut être soumise à des modifications à l'avenir.
Le présent document ne constitue pas une analyse en matière d’investissement au sens de l'article 36 (1) du Règlement délégué (UE) 2017/565. Belfius Banque souligne que cette information n’a pas été établie conformément aux prescriptions légales visant à favoriser l’indépendance des recherches dans le domaine des investissements et n’est pas soumise à une interdiction d’agir avant la diffusion des recherches dans le domaine des investissements.