Le secteur hautement technologique de l’énergie éolienne a connu une progression régulière au cours de la dernière décennie, mais a été durement touché par le contexte mondial agité des deux dernières années. Cependant, les perspectives d’avenir demeurent encourageantes. Explications.

L’éolien et décarbonation


Dans le mix énergétique souhaité à l’échelle mondiale, le secteur des «moulins à vent» occupe une place importante. L’objectif à l’horizon 2050 est de produire 8.000 gigawatts (ou 8 térawatts) d’électricité à partir de cette source d’énergie renouvelable1. Actuellement, nous venons tout juste de dépasser le térawatt produit, ce qui montre le chemin qui reste à parcourir. Pour atteindre ces objectifs, une mobilisation importante est nécessaire, tant au niveau du secteur public - pour établir le cadre régulatoire et pour développer et soutenir financièrement la filière – qu’au niveau du secteur privé – pour garantir la viabilité du modèle économique.


Qui sont les leaders en la matière?


La Chine est le principal producteur de ce térawatt, représentant à elle seule plus de la moitié de la production mondiale. Les objectifs politiques ambitieux en matière d’énergie renouvelable ont été confirmés par le Quatorzième Plan quinquennal du gouvernement chinois. Cependant, en-dehors de la Chine, trois acteurs privés majeurs dominent les marchés américains et européens2: Siemens Energy (Allemagne), Vestas Wind Systems A/S (Danemark) et General Electric (USA). Ces entreprises ont connu des fortunes diverses ces derniers mois, mais elles maintiennent néanmoins un carnet de commandes à saturation. Pourquoi?


L’éolien aujourd’hui


Pour développer un projet éolien, il faut faire preuve de patience, avec une durée moyenne de 1,5 à 3 ans pour un projet terrestre (onshore) et de 3 à 6 ans pour un projet en mer (offshore). Ces délais sont dus aux contraintes juridiques spécifiques à chaque pays. Par exemple, en Belgique, l’année 2022 a été marquée par un record de recours devant le Conseil d’État contre les permis éoliens délivrés par les autorités compétentes3.


Cependant, dans l’intervalle, on peut constater des changements radicaux dans les pièces du puzzle initial, tels que:

  • Une technologie en constante évolution: les éoliennes génèrent régulièrement plus de puissance. En effet, on est passé de l’éolienne produisant 7 mégawatts d’électricité en 2015 à des éoliennes actuelles développant jusqu’à 15 mégawatts, soit le double! Cette progression rapide pose néanmoins des questions de fiabilité.
  • Un contexte macro-économique qui change rapidement: les éoliennes nécessitent l’utilisation de métaux rares et industriels. Or, ces métaux ont connu une inflation significative depuis 2022, ce qui a considérablement augmenté les coûts totaux. De plus, la hausse des taux d’intérêt a conduit à une révision des sources de financement.

L’ensemble de ces facteurs (délais pour les permis, technologie en évolution rapide, inflation et taux d’intérêts élevés) a logiquement ébranlé l’industrie éolienne. Cependant, les perspectives restent malgré tout intéressantes.

L’éolien et le soutien public


Plusieurs décisions politiques ont été prises pour tracer une trajectoire solide dans les prochaines années.


Tout d’abord, les délais pour l’obtention des permis sont de plus en plus sécurisés. Au niveau européen, un accord a été conclu au Conseil européen fin 2022 pour établir un cadre de développement éolien, fixant notamment des délais maximaux pour l’obtention des permis4. En Belgique, le gouvernement a réduit les délais maximaux pour les recours auprès du Conseil d’État de 30 à 18 mois.


De plus, des politiques de soutien à l’industrie éolienne, telles que l’Inflation Reduction Act aux États-Unis et le RePowerEU en Europe, mobilisent des milliards de dollars et d’euros pour réussir cette transition énergétique.


Investir dans l’éolien, une bonne idée?


Même si ce secteur technologique de pointe a été durement touché depuis 2022, il reste essentiel pour la réussite de la transition vers un monde décarboné. On peut s’attendre à ce qu’il retrouve une certaine stabilité l’année prochaine, notamment grâce à une probable normalisation des taux d’intérêt et de l’inflation.


En savoir plus? N’hésitez pas à contacter votre conseiller financier.




1 Source: Candriam

2 Les entreprises mentionnées sont citées à titre d'exemple et leur mention ne constitue pas une recommandation d'achat.

3 Source: Edora

4 REPowerEU: Council agrees on accelerated permitting rules for renewables - Consilium (europa.eu)



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