Belfius Research prévoit une croissance modérée mais soutenue de l’économie belge de 1% en 2020.
Croissance modérée sous l’influence du ralentissement mondial du commerce
D’une part, cette croissance est la conséquence du ralentissement mondial de la croissance et du commerce, auquel la Belgique n’est pas à l’abri en tant que petite économie ouverte. Notre pays est particulièrement sensible à l’évolution de la demande d’exportation de ses principaux partenaires commerciaux, l’Allemagne, la France et les Pays-Bas, qui représentent plus de 40% de ses exportations.
Nous tablons sur une reprise mesurée de l’économie allemande et sur la persistance de la croissance des économies française et néerlandaise. Nos exportations continueront dès lors à augmenter, mais à un rythme plus lent qu’auparavant.
En 2020, les risques de baisse seront beaucoup plus faibles qu’en 2019, grâce à la plus grande probabilité d’un Brexit négocié fin janvier 2020 et à une pause temporaire dans la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine en raison des élections présidentielles aux États-Unis.
D’autre part, le côté de l’offre de notre économie sera sous pression. La faible croissance de la productivité et le vieillissement de la population freineront notre capacité de production. Après une croissance quasi nulle de la productivité par heure prestée au cours des quatre dernières années, nous ne voyons pas de facteurs pour l’instant qui pourraient augmenter cette productivité à un niveau structurellement plus élevé en 2020. Le vieillissement croissant entraîne un accroissement démographique presque inexistant de la population active. Lorsque l’emploi augmente de manière plus soutenue, une croissance plus lente de la population active génère un resserrement du marché de l’emploi. Cet effet peut être compensé en partie par une progression du degré d’activité et par une diminution encore plus prononcée du taux de chômage.
La croissance belge se maintient grâce à la consommation des ménages
Comme en 2019, la croissance en 2020 sera probablement dopée par la forte demande domestique, et surtout par la consommation des particuliers. La croissance de la consommation sera soutenue par l’augmentation de l’emploi et des salaires (plus élevée que l’inflation), ce qui accroîtra le pouvoir d’achat des ménages. Le marché de l’emploi profitera encore des récentes baisses du coût salarial et de l’impôt des personnes physiques dans le cadre du virage fiscal. Une diminution de la confiance des consommateurs en 2020 pourra avoir pour effet que les ménages épargneront une plus grande part de la hausse de leur revenu disponible.
En ce qui concerne les investissements, nous tablons sur un recul de la croissance. Une rentabilité moindre des entreprises et un déclin de la confiance des producteurs en raison d’une détérioration des perspectives de débouchés ralentiront les investissements des entreprises. Les investissements des particuliers dans les habitations connaîtront un recul temporaire début 2020 à la suite de la suppression du bonus logement, vu le rush sur le marché immobilier fin 2019. Cet effet se rétablira dans le courant de l’année car le marché immobilier résidentiel a toujours le vent en poupe. En effet, la demande immobilière reste élevée, bien que des conditions d’octroi de crédit plus sévères puissent causer un léger ralentissement. En revanche, les investissements publics connaîtront une légère accélération grâce au projet Oosterweel en Flandre et aux investissements prévus à Bruxelles dans la mobilité et la sécurité.
La consommation publique continuera à progresser, essentiellement une conséquence de la croissance des dépenses dans les soins de santé. Vu le dérapage important du budget de l’État, qui débouchera sur un déficit de 2,3% du PIB en 2020, soit près de 11 milliards, le prochain gouvernement fédéral devra prendre des mesures d’économies draconiennes pour satisfaire aux règles budgétaires européennes, ce qui comprimera les dépenses publiques et donc aussi la croissance économique.
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