Frank Maet
Senior Macro Economist @Belfius
Véronique Goossens
Chief Economist @Belfius
À Wall Street, les actions tiennent la forme, mais le dollar américain se porte moins bien. En juillet, le dollar s’est effondré et a perdu 6% de sa valeur.
2020 est une année très agitée pour les investisseurs en dollar. En mars, le billet vert a encore pleinement profité de son statut de valeur refuge, lorsque les marchés financiers ont réagi en panique au Covid-19.
Mais en mai, le vent a tourné. La reprise progressive de l’économie en Chine et dans la zone euro a suscité plus d’audace sur les marchés financiers, rendant ainsi le dollar moins intéressant.
Mais la devise américaine plonge également en raison de l’élargissement monétaire agressif de la Federal Reserve, d’un déficit croissant du budget américain et des tensions grandissantes avec la Chine.
Les investisseurs se posent aussi des questions sur l’approche américaine du Covid-19, où la pandémie gagne encore du terrain. Ils sont davantage séduits par l’approche européenne, axée sur un fonds de relance et un budget pluriannuel solides. Ces mesures offrent une meilleure chance de reprise économique et réduit le risque de démantèlement de l’Union européenne.
Selon des initiés, la chute du dollar américain est aussi renforcée par le négoce estival sur les marchés des changes, qui va de pair avec des volumes faibles et de fortes fluctuations des cours.
Le dollar américain s’est redressé légèrement après la nouvelle selon laquelle le président Trump allait prolonger l’aider aux victimes économiques de la pandémie. Mais cela ne suffit sans doute pas pour inverser la vapeur.
En effet, de nombreuses questions restent sans réponse pour les investisseurs. Comment les chiffres du Covid-19 aux États-Unis et le conflit commercial avec la Chine vont-ils évoluer? Combien de temps les États-Unis seront-ils encore confrontés à un taux de chômage de plus de 10%? Et quel sera le résultat des élections présidentielles en novembre? Peu de chances donc que la monotonie ne s’installe sur les marchés des changes dans les prochains mois.