Annelore Van Hecke
Senior Macro Economist @Belfius
Véronique Goossens
Chief Economist @Belfius
À la suite des dernières évolutions du Covid-19, Belfius Strategic Research est devenu un peu plus pessimiste à propos de la relance au premier semestre de cette année. Nous tenons compte du maintien des mesures de confinement jusqu’à ce qu’une majorité de la population soit vaccinée. Les attentes dans notre scénario de base pour l’économie belge sont que des assouplissements arriveront progressivement à partir de l’été et que l’économie sera entièrement réouverte à partir d’octobre. Nous pensons également que le régime de chômage temporaire, qui court provisoirement jusque fin mars, sera à nouveau prolongé. En Allemagne également, le Kürzarbeit est prolongé jusqu’à la fin de cette année. En France, « l’activité partielle » est provisoirement prolongée jusque fin juin. Les moratoires ou le report des remboursements de crédits des entreprises courent jusque fin juin pour les entreprises saines, ce qui soutient la position de leur cash-flow.
Nous prévoyons une croissance légèrement négative au premier trimestre de 2021, parce que la confiance des consommateurs a de nouveau chuté en raison des nouvelles mesures liées au Covid-19. Le confinement dans les pays voisins pèse en outre sur nos exportations. Le deuxième trimestre sera marqué par une croissance très limitée. Ce n’est que d’ici au second semestre que nous assisterons à une relance grâce aux assouplissements et au regain de confiance des consommateurs. Nous assisterons enfin à une accélération de la croissance au quatrième trimestre.
En 2021, c’est la reprise de la consommation des ménages qui constituera le moteur de la relance. Une partie de l’argent épargné pendant la pandémie sera à nouveau dépensée vers la fin de l’année. En tant que petite économie ouverte, nous profiterons aussi du rétablissement de nos partenaires commerciaux et de leurs plans de relance. Par exemple, songez au nouveau programme de soutien aux USA. Toutefois, les entreprises continuent à reporter leurs investissements, en raison du fait que leur rentabilité a souffert et que leur endettement a augmenté, de telle sorte qu’elles disposent provisoirement de moins de marge financière pour investir. Nous n’attendons de véritable augmentation des investissements des entreprises qu’en 2022. L’an prochain, notre économie bénéficiera en outre d’un coup de pouce supplémentaire grâce au plan de relance européen, via des investissements supplémentaires en Belgique, mais aussi indirectement, via une reprise de la croissance de nos partenaires commerciaux.
Durant cette période, la politique monétaire restera souple et les taux d’intérêt bas. L’inflation va s’accélérer en 2021 en raison de la reprise progressive, de la hausse des prix pétroliers et de l’augmentation des accises sur le tabac cette année. Mais elle restera limitée car l’économie ne tourne pas encore pleinement. Nous pensons que l’économie belge ne retrouvera son niveau d’avant la crise qu’à la mi-2022.