05 août 2021
Frank Maet
Senior Macro Economist @Belfius
Véronique Goossens
Chief Economist @Belfius
Les toits végétalisés sont à la mode. De plus en plus de personnes optent pour cette variante durable des toits gris. Un toit vert est un toit plat ou en pente recouvert de plantes, allant de simples mousses et herbes à un véritable jardin garni d’arbres et d’arbustes. Les entreprises spécialisées dans leur installation poussent comme des champignons.
Les toits verts offrent donc de nombreux avantages. Ils n’ont pas seulement l’air « cool », ils permettent aussi littéralement de rafraîchir l’atmosphère lorsque la température grimpe en été. En période estivale, il fait souvent plus chaud en ville qu’en dehors ; c’est ce que l’on appelle l’effet d’îlot de chaleur. Les bâtiments et l’asphalte emmagasinent la chaleur pendant la journée et la restituent la nuit, ce qui entraîne des températures plus élevées. Les toits végétalisés atténuent ce phénomène en absorbant la lumière du soleil, ce qui fait baisser la température ambiante.
Les plantations des toits verts éliminent également les particules fines et le CO2 de l’atmosphère, et améliorent ainsi la qualité de l’air. Elles favorisent également la biodiversité dans les zones urbaines en attirant les oiseaux et les insectes pollinisateurs. En outre, les toits végétalisés sont d’autant plus à l’épreuve du changement climatique qu’ils permettent une meilleure gestion de l’eau. La végétation retient en effet l’eau de pluie plus longtemps, ce qui réduit la pression sur le réseau d’égouts et le risque d’inondation.
Outre les effets bénéfiques sur le cadre de vie, l’installation d’un toit vert apporte également des avantages financiers au propriétaire du bâtiment. En évitant l’exposition aux rayons UV, à l’érosion et aux températures extrêmes, ce type de toiture dure deux à trois fois plus longtemps qu’un toit classique. Vous économisez également de l’énergie, car la climatisation doit moins fonctionner en été et les panneaux solaires ont un rendement plus élevé sur un toit vert que sur un toit classique. Un toit végétalisé augmente donc la valeur du bâtiment. Dans les zones urbaines, les acheteurs et locataires potentiels sont prêts à payer plus cher pour un logement doté d’un espace vert, surtout en période de Covid-19.
Les experts estiment que les coûts d’installation et les périodes d’amortissement diminueront dans les années à venir grâce aux économies d’échelle. En Allemagne, par exemple, où les toits verts sont utilisés depuis plus longtemps, le prix de revient est nettement inférieur. Il y a plus de savoir-faire, une concurrence plus intense entre les installateurs et un plus large éventail de formules DIY bon marché.
De nombreuses villes et communes reconnaissent l’importance des toits végétalisés pour le cadre de vie et encouragent leur installation via des subventions. Toutefois, les montants et les conditions peuvent varier considérablement d’une commune à l’autre. En Flandre, le site premiezoeker informe sur les règles applicables selon le lieu de résidence. Soutenir les toits verts par le biais de subventions et de primes est un bel exemple d’investissement public intelligent. Notre société est confrontée à d’énormes défis tels que l’urbanisation, le réchauffement climatique et l’application du principe de durabilité à l’économie. La végétalisation des toits constitue l’une des solutions qui permettront de relever ces défis. Selon des chercheurs de l’Université d’Hasselt, moins de 1 % des bâtiments existants en Flandre sont équipés d’un toit vert. Les toits végétalisés ont donc un vaste potentiel de développement.