24 novembre 2022
Frank Maet
Senior Macro Economist @Belfius
Véronique Goossens
Chief Economist @Belfius
Le climat européen des affaires reste morose en novembre et continue de pointer vers une récession cet hiver. Dans l’industrie manufacturière, la production industrielle affiche la sixième baisse mensuelle consécutive alors que l’indice PMI des services - qui est trois fois plus grand que le secteur de la production et représente près de trois quarts de l’activité totale - piétine à 48,6. Les enquêtes PMI (Purchasing Managers Indices) jaugent l’état de la conjoncture dans les entreprises de production et de services. Un score PMI inférieur à 50 indique un recul de l’activité.
Au niveau national, l’indice PMI composite de l’Allemagne s’est légèrement redressé mais reste néanmoins très bas, à 46,4. L’économie allemande, fortement dépendante de son industrie, est la plus susceptible d’enregistrer une baisse du PIB l’an prochain. Le fléchissement de la demande mondiale, visible à la baisse des commandes, pèsera sur les exportations. La confiance des entrepreneurs français a relativement bien résisté jusqu’au mois d’octobre mais s’est contractée ce mois-ci. Le PMI composite de la France s’est replié à 48,8, retombant pour la première fois depuis février 2021 en dessous du niveau neutre de 50.
Ailleurs en Europe également, le moral des investisseurs reste en berne. Des signaux indiquent que la faiblesse de la production et le recul des commandes commencent à peser sur le marché du travail. Bien que toujours positif, l’indice qui mesure le nombre d’engagements de nouveaux travailleurs, affiche son niveau le plus bas depuis mars 2021.
Pour autant, certains éléments positifs ressortent également des indices PMI pour le mois de novembre. Les entreprises indiquent moins souffrir des contraintes au niveau de l’offre. Les températures élevées en octobre et le remplissage des réserves de gaz européennes ont atténué les craintes d’assister à une pénurie de l'énergie.
Le relâchement de la pression sur les prix, notamment dans l’industrie manufacturière, témoigne d’une baisse de la demande et de la résorption des goulots d’étranglement. Les coûts des entreprises manufacturières continuent de grimper mais ont enregistré en novembre le rythme de progression le plus faible depuis le début de l’année. Ce n’est malheureusement pas le cas du secteur tertiaire. De nombreuses entreprises du secteur des services indiquent que la hausse des salaires exerce une pression haussière sur les coûts.
Les enquêtes PMI de novembre ont été moins mauvaises que ce qu’avaient prévu certains analystes mais elles ne changent rien au fait que la zone euro se dirige vers une récession au dernier trimestre de 2022.
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