Nicolas Deltour

Nicolas Deltour
Head of Investment Strategy

Alors que le cours de l’or atteint un niveau record, les Bourses poursuivent aussi leur ascension.
Y aurait-il là une contradiction?


Le lien entre les actions et le cours de l’or est plus complexe qu’il n’y paraît. On pourrait en effet s'attendre à ce que les investisseurs, en quête de valeurs refuges, se tournent vers l’or en cas de mauvaise passe sur les Bourses. Ce n’est pas le cas pour le moment. En raison de la forte croissance bénéficiaire américaine, le phénomène de l’IA et l’espoir de taux plus bas, les investisseurs en actions ‘occidentaux’ font fi des tensions géopolitiques. Le cours de l’or augmente surtout parce que les banques centrales emmagasinent le métal jaune à titre de diversification supplémentaire. C’est surtout la banque centrale chinoise qui diversifie ses réserves de devises en acquérant plus d’or, au détriment d’obligations d’État américaines. Face à la détérioration de la Bourse chinoise, les Chinois privilégient l’or comme investissement.


Le cours de l’or dépend de nombreux facteurs, et s'écarte dès lors parfois des attentes des investisseurs. Un portefeuille bien diversifié contient traditionnellement une petite position en or (maximum 3 à 5%). Les crises, de quelque nature que ce soit, surviennent souvent de manière subite. Nous le savons: dans de telles situations, l’or peut être une ‘valeur sûre’. Un principe à considérer avec précaution, car l’or est libellé en dollar américain (USD), ce qui implique un risque de change. De plus, l’or n’est assorti d'aucun coupon ou dividende.


Ces dernières semaines, le dollar américain s’est apprécié face à l’euro. Cette évolution pourrait-elle encore durer?


L’évolution du cours EUR/USD est surtout portée par le différentiel de taux (attendu) entre la zone euro et les États-Unis. Quand on observe les taux d’intérêt à 2 ans, le différentiel entre le taux allemand et le taux américain est négatif depuis déjà plus de 10 ans. Lorsque la banque centrale américaine a été la première à relever son taux en mars 2022, le différentiel est devenu encore plus négatif. L’euro a dérapé et, à l’automne 2022, il valait moins de 1 dollar. Entre-temps, la Banque centrale européenne (BCE) entamait son cycle d’augmentations de taux. Le différentiel de taux est devenu moins négatif, et l’euro s’est rétabli à 1,10 dollar (mi-juillet 2023).


Il y avait déjà eu cette année beaucoup de spéculation sur le nombre de baisses de taux par les deux banques centrales. Pour les États-Unis, ce chiffre a été nettement revu à la baisse, parce que l’inflation a été, durant 3 mois consécutifs déjà, plus tenace que prévu. L’économie continue d’y tourner à un régime soutenu, aussi n’est-il plus question des éventuels scénarios de récession. Un consensus se dégage sur la probabilité que la BCE soit cette fois la première à diminuer son taux. L’inflation dans la zone euro inquiète moins, et quoique la croissance se renforce progressivement, l’économie européenne est plus faible qu’aux États-Unis. Le dollar reste davantage considéré comme une ‘valeur refuge’ que l’euro. Voilà pourquoi la devise devient généralement plus chère en temps de crise. Ces éléments expliquent le récent repli de l’euro à 1,06 dollar. Dans ce contexte, une forte baisse de l’USD ces prochains mois est peu plausible.

Les tensions géopolitiques entre l’Iran et Israël augmentent. Quelles en sont les conséquences possibles pour les marchés financiers?


Pour l’économie mondiale, la plus grande menace réside dans une hausse du cours du pétrole. Le prix d'un baril de Brent a augmenté en 2024 à la suite des baisses de production de l’OPEP+ et du fait que l'économie américaine reste robuste. Si le conflit s'élargit, le cours du pétrole pourrait atteindre le cap de 100 dollars le baril. Il pourrait alors y avoir une recrudescence de l’inflation, ce qui nuirait également à l’économie.


La meilleure protection contre toutes ces turbulences sur les marchés financiers reste une bonne diversification du portefeuille.



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