La reprise de la confiance des entrepreneurs allemands bute de nouveau en janvier. Cela tombe mal car le sentiment s’était clairement amélioré au dernier trimestre de 2019. De plus, on constate dans d’autres pays de la zone euro que l’optimisme économique reprend du poil de la bête en janvier, essentiellement grâce à la première phase de l’accord commercial entre les États-Unis et la Chine. Maintenant que les entrepreneurs allemands ont fait savoir que leur confiance était encore chancelante, il s’avère qu’il est trop tôt pour pouvoir parler d’une réelle reprise économique.
La première phase de l’accord entre Washington et Pékin était en effet de bon augure pour les perspectives commerciales européennes. Mais il se pourrait que le président américain Trump décoche à présent ses flèches sur un autre partenaire commercial, l’Europe. Récemment, il a encore jeté de l’huile sur le feu à Davos en réitérant la menace de lever des taxes supplémentaires sur les importations de voitures européennes. À court terme, il ne pourra en tirer que peu de profit, mais il s’agit d’un atout qu’il garde dans sa manche pour intensifier la pression sur les négociateurs européens. Car Trump n’est pas content des projets français visant à introduire une taxe sur la vente des services digitaux pour les multinationales. Une pratique malhonnête, selon lui, car la taxe cible principalement les géants technologiques américains. Sans parler des dépenses européennes de défense et des exportations européennes de produits agricoles qui sont également dans le collimateur.
Encore beaucoup de négociations en perspective donc, ce qui laisse supposer qu’il sera difficile de finaliser un accord commercial complet avec l’Europe avant les élections présidentielles américaines de novembre. La reprise laborieuse en Allemagne montre clairement qu’une hausse des taux ne figure pas encore à l’ordre du jour de la BCE. Les risques externes pouvant peser sur la confiance sont encore trop nombreux pour cela en 2020. Outre l’évolution des négociations commerciales avec les États-Unis, le coronavirus inquiète actuellement fortement les marchés financiers. L’expérience de l’épidémie de SRAS en 2003 témoigne que cette situation peut peser sur la croissance chinoise car des secteurs comme les transports et le tourisme sont vulnérables et de nombreuses entreprises sont fermées. Le timing de l’apparition du virus est très fâcheux car pendant les vacances du Nouvel An chinois, beaucoup de Chinois rendent visite à leurs familles, ce qui fait augmenter le risque de propagation du virus.
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