Frank Maet
Senior Macro Economist @Belfius
Véronique Goossens
Chief Economist @Belfius
Le marché de l’emploi américain débute l'année en force. Les 225 000 emplois supplémentaires créés en janvier dépassent largement les attentes des analystes. Malgré une légère hausse, à 3,6%, le taux de chômage reste proche de son plancher historique, les principaux contributeurs étant les secteurs de la construction et des services. Par contre, pas de reprise en vue dans l’industrie pour l’instant.
Les investisseurs scrutent toujours attentivement les chiffres mensuels de l'emploi US, qu’ils considèrent comme un bon indicateur des intentions de la Réserve fédérale en matière de taux. Dans un contexte de revendications salariales en hausse de plus de 3%, la robustesse du rapport sur l'emploi indique que la Fed peut rester en retrait pour le moment. En fait, l'économie américaine n'a pas besoin d’un abaissement des taux, mais si la banque centrale garde ses options ouvertes, c'est en raison de la crise du coronavirus (« nCoV »). Dans son rapport semestriel au Congrès, la Fed a souligné que la probabilité de récession aux USA est en forte baisse. L'impact direct du nCoV sur la croissance économique américaine est faible et se limitera vraisemblablement au premier trimestre. En même temps, la Fed reconnaît que le coronavirus présente des risques pour la croissance chinoise et pourrait avoir des retombées sur l'économie mondiale.
La forte demande de main-d'œuvre aux États-Unis suggère qu’en ce début d’année, l'économie américaine tourne toujours à plein régime. Et ce, contrairement à la zone euro, où les derniers chiffres de croissance sont décevants, avec notamment une économie allemande qui peine à sortir du marasme de 2019. Le fossé économique entre les USA et la zone euro est clairement illustré par l’écart important qui sépare les courbes de taux respectives de ces deux continents. Celle des USA génère des rendements nominaux plus élevés pour les investisseurs.
Le spread de taux d'intérêt qui menace encore de s’accentuer en raison des surperformances des États-Unis joue en défaveur de l'euro. Le cours euro-dollar a perdu plus de 2% par rapport au début de l’année, flirtant avec la barre de 1,09 $, son point le plus bas de 2019 (voir graphique). En l’absence d’une reprise de l’activité digne de ce nom dans la zone euro, il y a peu de chance de voir remonter le cours de l’euro.
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