À l’instar de la propagation du coronavirus, qui fait de plus en plus de victimes chaque jour, l’impact économique de l’épidémie ne fait que s’aggraver. La fermeture de la plupart des entreprises en Chine et les restrictions dans le secteur du transport et du tourisme pèsent lourdement sur l’activité économique au premier trimestre. Dans la plupart des régions, les vacances du Nouvel An chinois ont été prolongées d’au moins une semaine afin de contrer la propagation du virus. Les transports publics sont à l’arrêt et toutes les écoles et la plupart des entreprises restent portes closes. Plus les usines et les magasins resteront fermées longtemps, plus les répercussions sur la demande économique et la production seront importantes.
On ignore encore l’ampleur précise de la baisse des chiffres de la croissance chinoise. De nombreux experts se réfèrent à l’épidémie de SARS (novembre 2002- juin 2003) mais, cette fois, le risque de dommage économique est beaucoup plus grand. En 2020, la Chine est un acteur beaucoup plus important de l’économie mondiale. En outre, le pays dépend à présent beaucoup plus des services et de la consommation privée. Les circonstances aujourd’hui sont également moins favorables qu’en 2003. Après le ralentissement de la croissance de 2001, la Chine et le reste du monde enregistraient une conjoncture économique positive (voir graphique). L’économie chinoise a réussi à profiter au maximum de sa toute nouvelle affiliation à l’OMC et du libre-échange qui a suivi. À présent, nous nous trouvons dans une situation où le libre-échange est remis en question par les tensions économiques avec les USA. L’épidémie de coronavirus surgit dès lors à un moment où l’économie chinoise est vulnérable.
Le risque de dommage économique s’accroît également en dehors de la Chine. Dans la zone euro, c’est l’Allemagne qui est la plus exposée au recul de la demande chinoise. Les entreprises qui exportent dans la deuxième puissance économique mondiale voient leurs commandes se tarir. Et les entreprises qui ont une implantation en Chine sont également confrontées à des difficultés. Le secteur du transport aérien est obligé de supprimer des vols vers l’Asie et le tourisme européen ne peut provisoirement plus compter sur l’afflux de touristes chinois, vu l’interdiction de sortir du territoire.
En raison de la crainte que l’épidémie de coronavirus pèse également sur la croissance en dehors de la Chine, les spéculations sur d’éventuelles baisses de taux aux USA resurgissent. Pour le moment, les attentes du marché américain concernant l’évolution des taux d’intérêt indiquent deux baisses de taux par la Fed avant fin 2020. Les taux à long terme aux USA et dans la zone euro ont également fortement baissé ces dernières semaines car les investisseurs internationaux optent pour des valeurs refuges comme les obligations souveraines américaines et allemandes. Entretemps, le gouvernement chinois essaie de limiter les dégâts pour les entreprises et les marchés financiers. Lors de la réouverture des Bourses à Shanghai, l’indice CSI300 a perdu presque 8 % de sa valeur. Pour éviter une dégradation, la banque centrale injecte une contrevaleur de 157 milliards d’euros de liquidités dans l’économie par le biais d’achats d’obligations. De plus, les entreprises qui jouent un rôle vital dans la lutte contre le coronavirus comptent sur des conditions de crédit favorables. Bon nombre d’autres mesures seront vraisemblablement nécessaires car il ne semble pas que l’épidémie ait atteint son pic. Les experts médicaux soulignent que la mise au point d’un vaccin contre ce virus peut prendre plus d’un an.
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