Nouvelle journée noire sur les marchés financiers. Les marchés d'actions européens et ensuite américains ont plongé profondément sous la barre de zéro. Les investisseurs se font de plus en plus de soucis concernant la pandémie de coronavirus, mais la décision du président américain Trump d'interdire les voyages vers les États-Unis a également déplu. Entre-temps, l’Italie a encore renforcé ses mesures, de telle sorte que l'économie est quasi à l'arrêt.
Les marchés financiers ont attendu toute la matinée avec impatience la décision de la Banque centrale européenne, dans l’espoir qu’elle approuve un programme de mesures de stimulation de grande envergure. Il s'agit d'un programme solide, certes, mais les marchés ont manifestement été déçus. Ils s'attendaient à une baisse de taux à -0,6 % mais elle n’a pas été annoncée.
Il n’empêche que, dans les circonstances actuelles et avec les possibilités dont elle dispose, la BCE a proposé une série de mesures intelligentes.
La présidente Lagarde a annoncé un ensemble de nouveaux crédits à long terme très bon marché pour les banques et un assouplissement d’une série de crédits déjà annoncée qui arrivera en été. Le principal objectif de ces mesures est de veiller au maintien d'une liquidité suffisante sur les marchés, de telle sorte qu’il reste suffisamment d’huile pour le fonctionnement des rouages financiers. Le deuxième objectif consiste à assurer un crédit suffisant à l'économie. Les banques ont actuellement pour tâche de soutenir l’économie. De nombreuses entreprises se retrouvent à présent en difficulté parce qu’elles ne reçoivent pas les produits nécessaires, qu’elles ne sont pas payées ou qu’elles doivent annuler divers services. Elles vont avoir besoin de liquidités et vont s'adresser à leur banque pour ouvrir des lignes de crédit. Mais il va de soi qu’il faut aussi continuer à pouvoir financer des projets de grande envergure.
À cela s'ajoute le fait que la BCE lance pour cette année un nouveau programme de rachat d'obligations pour un montant de 120 milliards. Ce montant s'ajoute aux 20 milliards d'achats qu’elle effectue actuellement déjà chaque mois. Cela devrait soutenir les banques italiennes qui ploient actuellement sous la baisse des prix des obligations souveraines italiennes dans leur bilan. Les marchés craignent que les autorités italiennes soient confrontées à des problèmes financiers à la suite des graves conséquences de la pandémie de coronavirus.
En outre, la BCE s'attend à ce que de nombreux pays contractent de nouvelles dettes et lancent dès lors des obligations d’État sur les marchés afin de financer la hausse des dépenses de soins de santé et des autres frais. Christine Lagarde a invité les autorités et institutions européennes à trouver rapidement un accord concernant un programme de soutien solide. Madame Lagarde sait en effet que ses mesures ne seront efficaces que si les autorités mettent aussi toutes voiles dehors. Actuellement déjà, il existe en Europe une sorte de consensus selon lequel la norme de Maastricht d’un déficit budgétaire de 3 % n’est pas tenable pour le moment. De ce fait, les pouvoirs publics pourront soutenir l’économie beaucoup plus facilement, ce qui est certainement une bonne nouvelle à court terme.
Pour l'investisseur engagé sur le marché actuellement, ce sont des moments particulièrement difficiles. Depuis le début de cette année, le marché d'actions européen a déjà perdu près de 30 % de sa valeur. Mais ce n’est pas le moment de paniquer. La personne qui a déjà investi peut profiter de cette énorme baisse pour acheter des actions supplémentaires de manière échelonnée dans le temps. Celui qui souhaite se lancer dans les placements aujourd'hui devrait attendre un peu. La situation pourrait être très bonne au deuxième semestre. Ce, à condition que la propagation du virus ralentisse puis s'éteigne au printemps - voire en été et que nous puissions être certains que les mesures draconiennes prises en Europe et aux USA aient une durée très limitée.
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