22 decembre 2022
Annelore Van Hecke
Senior Macro Economist @Belfius
Véronique Goossens
Chief Economist @Belfius
Nous nous dirigeons vers une récession modérée en Belgique, avec une croissance légèrement négative ce trimestre-ci et au premier trimestre de 2023. C’est surtout la faiblesse de la consommation qui pèsera sur la croissance l’an prochain. L'inflation élevée ronge le pouvoir d'achat des ménages et l'indexation automatique des salaires n’offre pas à tout le monde une protection suffisante contre la hausse du coût de la vie.
La pénurie sur le marché du travail continue toutefois à apporter une lueur d’espoir pour les ménages. L’emploi va encore progresser l’an prochain, mais à un rythme plus lent, de telle sorte que le taux de chômage n’augmenterait que légèrement. En raison des nombreux postes vacants et des difficultés pour recruter du nouveau personnel, les entreprises auront tendance à garder leurs travailleurs, éventuellement en recourant au système du chômage temporaire.
De même, la forte hausse des coûts énergétiques et des charges salariales pour les entreprises va entraîner un ralentissement de l’activité économique. La rentabilité est sous pression, de telle sorte que de nombreuses entreprises sont contraintes de réduire leur production. La Belgique dispose d'importantes industries énergivores, par exemple le secteur chimique et la métallurgie. De plus, la demande de produits diminue en raison du ralentissement de la croissance mondiale et la compétitivité des entreprises belges sur la scène internationale se détériore. Tous ces facteurs vont peser lourd sur les investissements des entreprises en 2023.
Les investissements des ménages dans l’immobilier résidentiel vont également ralentir l’an prochain vu la hausse du taux hypothécaire. Les investissements publics vont se maintenir, grâce à la poursuite de la réalisation des plans de relance mis en place après la pandémie.
La baisse récente des prix de l’énergie a entraîné un léger fléchissement de l’inflation en novembre. En 2023, nous nous attendons à une poursuite du recul de l'inflation car les prix de l’énergie ne vont plus continuer d’augmenter. Il n’empêche que l’énergie restera chère par rapport à la situation avant la pandémie. La pression haussière sur l’inflation salariale va perdurer en raison de la pénurie sur le marché du travail et des indexations salariales. La répercussion de ces charges d’exploitation aura des effets secondaires, de telle sorte que l’inflation structurelle (l’inflation sans l’énergie et les produits non transformés) pourrait encore grimper et rester élevée pendant toute l’année 2023.
Ce document, rédigé et publié par Belfius Banque, donne la vision de Belfius Banque sur les marchés financiers. Il ne contient pas de conseil ou de recommandation d’investissement personnalisé, ni de recherche indépendante en matière d’investissement. N'hésitez pas à contacter votre conseiller financier si vous désirez recevoir des conseils d’investissement personnalisés. Il se fera un plaisir d’examiner avec vous les conséquences éventuelles de cette vision sur votre portefeuille personnel d’investissements. Les chiffres mentionnés reflètent une situation à un moment donné et sont susceptibles d’être modifiés.